L’échange d’argent entre particuliers est un service qui ne paie pas de mine, à première vue. Mais de grands noms du Web et des nouvelles technologies s’y intéressent. Après PayPal (actuellement en cours de séparation avec eBay), nous avons croisé BlackBerry, Facebook, Twitter ou encore Google, sans oublier les spécialistes de la messagerie instantanée (Snapchat pour n’en citer qu’un). Un autre pourrait entrer dans la danse dans le courant de l’année prochaine : il s’agit d’Apple.
Quatre des plus grosses banques américaines
Selon le Wall Street Journal, Apple aurait entamé récemment des discussions avec les banques américaines afin de mettre au point un système d’échange d’argent entre particuliers qui fonctionnerait, logiquement, avec Apple Pay. Parmi les banques citées par le quotidien économique américain, nous retrouverions JP Morgan Chase (banque de détail), Wells Fargo (banque de détail, assurance et crédit), Capital One Financial (carte de paiement et crédit à la consommation) et U.S. Bancorp (carte de paiement prépayé). Une liste assez impressionnante puisque ces quatre entreprises font partie du Top 10 outre-Atlantique. Vous remarquerez dans cette liste l’absence de deux grands noms de la banque de détail : Bank of America et Citygroup.
Le principe du service serait assez classique : deux usagers peuvent échanger de l’argent intuitivement et instantanément pour régler un achat sur eBay ou Leboncoin. L’article du Wall Street Journal précise qu’Apple aurait accepté de ne pas toucher la moindre commission sur les transactions effectuées par le système, contrairement à un paiement traditionnel avec Pay. Le service ne serait donc pas une source de revenus pour la firme de Cupertino. Cependant, il y aurait deux avantages pour celle-ci. D’abord, elle apporterait un service supplémentaire à Apple Pay qui souffre encore aujourd’hui d’une certaine absence dans les points de vente, les magasins refusant de payer la commission sur les transactions. Et la prise en charge des cartes de fidélité dans l’application de paiement ne devrait pas changer la donne.
Un service « gratuit » à fort potentiel
Le second avantage d’Apple est la création d’un lien fort entre iOS et le consommateur. À l’image de PayPal, les usagers qui souhaiteraient échanger de l’argent avec d’autres vont devoir créer un compte et s’appuyer sur ce service pour recevoir et envoyer de petites sommes. Impossible ensuite d’aller voir la concurrence sans devoir tout recommencer. Le service servirait donc à fidéliser « de force » les consommateurs. Ce qui se passe déjà, dans une certaine mesure, avec l’iPhone Upgrade Program.
À l’occasion d’un déplacement en Irlande, Tim Cook aurait déclaré qu’Apple ne souhaite pas devenir une banque. Cependant, plus encore que la gestion de carte bancaire, ce service obligerait Apple à en devenir plus ou moins une, puisque de l’argent y transiterait, à l’image de PayPal. Bien sûr, la firme de Cupertino n’aurait que peu d’intérêt à créer des services financiers traditionnels. En revanche, comme Facebook, Apple pourrait étendre son service de paiement entre particuliers à un système de paiement virtuel avec des marques partenaires, pour des biens que la firme ne commercialise pas encore aujourd’hui. Une stratégie que nous avons vue émerger chez Twitter et Facebook et qui ne serait pas si éloignée que cela de l'activité marchande de la firme. De là à ce que chaque Apple Store devienne un relais-colis pour Leboncoin...