Il y a deux semaines, nous avons relayé dans nos colonnes une analyse très intéressante d’un analyste économique qui estimait que Samsung pourrait sortir du marché de la téléphonie mobile parce que l’innovation technologique n’était plus perçue par les consommateurs comme l’argument ultime qui déclenche l’achat en magasin. Le Galaxy S5 est certainement l’exemple le plus parlant : premier smartphone à proposer un design IP67 avec coque extractible et batterie amovible, premier smartphone disposant d’un écran Super AMOLED avec structure en losange, le Galaxy S5 était bourré de bonnes idées. Mais les bonnes idées ne font pas vendre. Et le Galaxy S5 a été un échec commercial (surtout en comparaison des ventes dithyrambiques du Galaxy S4).
Le lecteur d'empreinte digitale (ici sur le Galaxy S6 Edge+) va-t-il se démocratiser chez Samsung ?
Samsung Pay : la valeur ajoutée des Galaxy ?
Le problème est non seulement complexe, mais pressant : alors qu’Apple continue de monopoliser l’essentiel des bénéfices du marché mondial et que les fabricants chinois aux dents longues se pressent au portillon, Samsung doit continuer de trouver des arguments pour séduire les consommateurs et vendre des téléphones. Selon le quotidien coréen The Korea Herald, le géant asiatique aurait une idée : convaincre par l’usage, en offrant un service premium dans des smartphones low-cost. Et quel service utile ferait l’affaire ? Samsung Pay.
Le service, lancé en Corée et aux États-Unis, est en cours de déploiement sur d’autres pays (les fuites évoquent la Chine, l’Espagne et le Royaume-Uni, des pays également ciblés par Apple). Cependant, il est aujourd’hui accessible uniquement sur les smartphones premium de la marque (Galaxy Sx, Galaxy Note et Galaxy Ax). L’une des raisons est l’intégration de technologies pour authentifier l’acheteur (lecteur d’empreinte digitale) et pour se connecter à un terminal de paiement (LoopPay ou NFC). Tout cela coûte aujourd’hui cher et relève le prix de vente d’un mobile. Cependant, Samsung aurait pris la décision d’intégrer les composants essentiels dans des mobiles entrée et milieu de gamme. Et l’effet volume pourrait baisser leur prix d’achat. Si les ventes suivent évidemment.
Objectif : les pays émergents
Les smartphones sous Android sont évidemment les premiers concernés, mais pas uniquement. En effet, Tizen pourrait également en bénéficier à terme. D’autant que le but ne serait pas de concurrencer Android Pay et Apple Pay sur les marchés matures, mais de démocratiser le paiement sur mobile dans les pays émergents où il est particulièrement présent (grâce, par exemple, au succès des mobiles sous Tizen). Selon Strategy Analytics, Samsung est le leader dans 14 des 15 pays émergents (le quinzième étant certainement l’Inde), comme en Turquie, en Égypte et en Indonésie. En perspective de cette information, il est facile de comprendre comment les rumeurs à propos d’un Tizen haut de gamme ont pu émerger ces derniers jours.
