Tout savoir sur : 323 millions de smartphones vendus dans le monde au troisième trimestre
Il y avait des signes avant-coureurs : les tendances observées ces derniers mois à l’international montraient que l’Afrique et le Moyen-Orient allaient rejoindre l’Inde et l’Asie du Sud Est comme nouveaux moteurs de la croissance internationale du marché des smartphones, en lieu et place de la Chine, qui devient mature, et de l’Amérique latine, où les initiatives sont de moins en moins nombreuses. Et cela semble se vérifier aujourd’hui avec la nouvelle étude de GfK publiée hier, 25 novembre.
40 % de croissance en volume en Inde
Sur le troisième trimestre 2015, GfK estime que le nombre de smartphones vendus atteint les 323,7 millions d’unités, en croissance de 7,4 % en un an. Cette augmentation des volumes est tirée d’une part par les pays émergents de la zone Asie-Pacifique (Asie du Sud Est et Inde) qui réalise une augmentation de 24 %, mais également par le Moyen-Orient et l’Afrique (notamment les pays du golfe Persique ou encore l’Égypte) qui progressent ensemble de 15,8 %. L’Inde est citée comme le nouveau poumon de la téléphonie, avec une croissance de 40 % et un marché de l’entrée de gamme qui représente aujourd’hui la moitié des ventes.
À l’autre bout, ceux qui tirent la croissance vers le bas, nous retrouvons l’Amérique latine (-5 %) et les pays asiatiques développés (Corée, Japon) qui reculent de 3,2 %. Les autres régions sont dans le ventre mou de la croissance : +3,1 % en Europe de l’Ouest, +3,8 % en Europe centrale et de l’Est, +5,5 % aux États-Unis, +5,8 % en Chine. La Chine n’est plus un moteur de croissance, comme cela avait été évoqué précédemment, mais uniquement en volume.
30 % de croissance en valeur en Chine
Car en valeur, la Chine est restée le principal relais de croissance : +30,6 % pour atteindre les 28,2 milliards de dollars de vente, confirmant donc bien son statut de premier marché. Au niveau mondial, les smartphones représentent un chiffre d’affaires de 95,3 milliards de dollars, en croissance de 5,9 %. Ceux qui tirent la croissance vers le haut, hormis la Chine, sont l’Amérique du Nord et les pays Asie-Pacifique émergents. Les marchés européens (Ouest et Est), latino-américains et asiatiques développés baissent, respectivement de 8,8 %, 14 %, 22,1 % et 6,7 %. Le Moyen-Orient et l’Afrique voient la valeur de leur marché progresser de 4 % seulement.
Il y a donc quatre tendances à relever dans ces chiffres. La première : l’Amérique latine s’écroule, suite aux difficultés économiques dans la région (notamment en Argentine et au Brésil). Sous l’effet d’une baisse du volume des ventes, la guerre des prix est déclarée, faisant s’effondrer le prix moyen d’un téléphone. Seconde tendance : la Chine devient un marché de valeur et non plus uniquement un marché de volume. Les produits s’y vendent de plus en plus cher, parce que l’offre qualitative est plus fournie et parce que les Chinois peuvent davantage se le permettre.
Le rapport qualité-prix a envahi l'Europe
Troisième tendance : l’open-market dans les pays développés a accéléré l’émergence des marques low-cost et l’offre premium économique dont Honor, Meizu et OnePlus sont les grands supporters. Et leur modèle économique semble fonctionner puisque la valeur baisse quand les volumes continuent de croître (ou reculent moins vite). Le haut de gamme fonctionne donc moins bien, sauf quand on s’appelle Apple. Dernière tendance : l’Inde, l’Égypte, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud Est sont encore en phase d’adoption massive de la téléphonie mobile, comme la Chine il y a trois ans. Les volumes progressent vite, mais la valeur ne progresse pas autant. Le low-cost est donc prédominant. La progression en valeur supérieure à celle des volumes aux États-Unis est, semble-t-il, due aux effets de change en faveur du dollar.