Lors de la restructuration de Google, qui a vu la naissance d’une maison-mère, Alphabet, pour chapeauter l’ensemble des activités de la firme de Mountain View, chaque activité a été filialisée pour créer des entreprises plus flexibles, plus réactives et certainement plus faciles à financer. Ainsi, l’entreprise qui s’appelle aujourd’hui Google a repris la gestion du moteur de recherche (avec l’ensemble des activités publicitaires), le développement de la plate-forme Android et de tous les logiciels et services (Chrome, Gmail, Play, etc.) pour les différents OS que Google adresse. L’une de ces nouvelles sociétés est GV (ex Google Ventures), le fonds d’investissement du groupe.
Nouveau logo de Google Ventures, devenu GV
GV est une entité créée au sein de Google en 2009 et qui a depuis investi plusieurs centaines de millions de dollars dans 300 sociétés (principalement californiennes), dont Uber, Nest ou encore Periscope. En début d’année dernière, une filiale européenne, basée à Londres, avait été créée pour faciliter les prises de participation dans les start-ups du vieux continent. Doté d’un capital de 100 millions de dollars, ce fonds quasiment indépendant sera cependant fermé très prochainement. Ou plus exactement réintégré au fonds initial.
Une réintégration pour une vision plus globale ?
À l’occasion d’interviews accordées à nos confrères du Financial Times et du Wall Street Journal, les dirigeants de GV ont expliqué que le fonctionnement en binôme, États-Unis et Europe séparés, n’a pas lieu d’être et c’est pour cette raison que le fonds a décidé de réinternaliser sa filiale anglaise. Les bureaux londoniens resteront cependant ouverts, certainement pour des raisons de commodités. Cependant, ils n’auront plus de cash à investir en propre.
Les conséquences de ce regroupement peuvent être autant bénéfiques que négatives pour les entreprises cherchant de l’argent. D’abord, côté positif, tout l’argent disponible par Google sera mis dans un pot commun. En cas de très gros investissements, il sera plus facile de dégager ces sommes. Ensuite, disposer d’un seul bureau décisionnaire offre à GV une dimension mondiale et non bipolaire, ce qui sera certainement un signal fort pour les start-ups d’Asie ou du Moyen-Orient. Enfin, les prises de décisions seront plus rapides à prendre, notamment pour le bureau londonien. Les prises de risque seront mutualisées. Bref, c’est mieux. Cependant, compte tenu des statistiques actuelles de GV, les prises de participation hors des États-Unis vont certainement se raréfier. Et, ça, c'est certainement la mauvaise nouvelle.