Tout savoir sur : Avec SmartDeviceLink, Ford s’attaque à Android Auto et CarPlay (CES 2016)
Connecter son smartphone à une voiture, cela présente aujourd’hui quelques services pratiques : écouter des playlists musicales, accéder à des informations géolocalisées, passer des appels avec le système audio embarqué, accéder à l’assistant vocal du système d’exploitation du mobile (Siri ou Google Now selon les cas de figure), mettre à jour le système de bord sans avoir à passer chez le garagiste, accéder à Internet, etc. En 2014, Google et Apple ont présenté (à quelques mois d’intervalle) leur solution propriétaire nativement compatible avec leurs systèmes d’exploitation maison, Android et iOS respectivement. Leurs noms : Android Auto et Carplay.
Ford joue les trouble-fêtes entre Apple et Google
Si ces annonces ont emporté à l’époque l’adhésion des constructeurs, notamment Ford qui avait inclus dans son offre des options Carplay et Android Auto, l’Américain était alors l’un de ceux qui avaient choisi de ne pas choisir justement, comme Chevrolet, Hyundai, Honda, Nissan, Suzuki, Kia, Opel et Mitsubishi. Un choix qu’elle semble regretter aujourd’hui puisque Ford prend désormais une posture bien différente : celle d’un éditeur de solutions alternatives. Son projet s’appelle SmartDeviceLink. Et la première brique de cette suite est AppLink, l’une des plus anciennes connexions entre une voiture et un smartphone (puisqu’elle a été lancée en 2011).
A l’occasion du CES de Las Vegas, qui ouvrira ses portes demain mercredi 6 janvier, Ford annonce la signature d’un partenariat avec le premier constructeur automobile mondial, Toyota. Ce dernier intègrera donc dans l’ordinateur de bord de ses véhicules les briques SmartDeviceLink grâce auxquelles le conducteur peut prendre le contrôle sur les applications compatibles de son smartphone (Pandora, Spotify, Accuweather, Domino’s Pizza, etc.). Deux développeurs de système d’exploitation pour voiture, QNX Software et UIEvolution, rejoignent également le mouvement.
D’autres marques automobiles semblent également intéressées, même si elles n’ont pas signé d’accord : PSA, Honda, Mazda et Subaru sont cités. Une nouvelle version d’AppLink et SmartDeviceLink serait d’ailleurs dans les tuyaux pour finir de les convaincre. Celles-ci offriraient la compatibilité avec les applications de navigation (comme TomTom, Gamin, Here Maps, etc.).
Convaincre les constructeurs et les développeurs
Aujourd’hui, 5 millions de véhicules Ford sont compatibles avec la suite SmartDeviceLink (AppLink étant largement plus développé). Et Ford espère atteindre le chiffre de 28 millions d’ici 2020 (l’histoire ne dit pas s’il s’agit de véhicules Ford uniquement). Pour cela, Ford indique vouloir lancer sa solution sur de nouveaux marchés, comme la Chine, Taïwan, la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande. Mais il faudra d’abord convaincre les constructeurs, mais aussi les développeurs. Sans ces derniers, le système restera restreint à une poignée d’applications compatibles. Or, ont-ils vraiment un intérêt à rejoindre cette nouvelle communauté, alors qu’ils sont déjà bien occupés avec Carplay et Android Auto ? Pas sûr.