WhatsApp, service racheté il y a un peu plus d’un an par Mark Zuckerberg pour la modique somme de 22 milliards de dollars, est la messagerie instantanée leader dans le monde en terme d'audience. Elle dispose de 900 millions d’utilisateurs actifs. Mais cela pourrait augmenter considérablement dans les prochains mois. En effet, le seul frein à l’usage qui subsistait était l’abonnement annuel, certes ridicule (puisqu’il ne coûte que 1 dollar), mais symbolique pour beaucoup d’usagers. Certaines estiment en effet qu’un tel service devrait être gratuit, tandis que d’autres n’ont pas la possibilité de faire le moindre paiement sur Internet (pas de carte bancaire, pas de compte PayPal). C’est le cas des mineurs par exemple. Et ces derniers sont une partie très importante de l’auditoire de WhatsApp.
Plus d'abonnement...
Selon un message posté par l’équipe dirigeante de WhatsApp sur son blog officiel, ce changement de modèle économique est justement essentiellement dû à ces usagers qui ne peuvent payer le dollar symbolique de l’abonnement annuel par carte de crédit. Nous nous doutons également que d’autres raisons doivent également avoir poussé l’entreprise à un tel revirement de modèle économique. Tout d’abord le fait que WhatsApp est aujourd’hui une application appartenant à Facebook. Et que Facebook n’a pas pris pour habitude de faire payer ses usagers (au moins directement) pour ses services.
Seconde raison : le fait que les applications de messagerie asiatiques (telles que LINE et WeChat), beaucoup plus rentables, se rapprochent de plus en plus de l’occident. Il paraît évident que Facebook Messenger et WhatsApp doivent supprimer tous les freins possibles à l’adoption de leurs services afin de conserver l’audience et les usagers. Audience qu’ils finiront bien un jour par monétiser. Encore faut-il savoir comment. L’année dernière, Mark Zuckerberg a présenté une vision très intéressante de l’avenir de Facebook Messenger : échange d’argent, applications intégrées, commerce en ligne et assistant virtuel. Tout cela devrait aussi toucher WhatsApp.
... mais pas moins de revenus !
Cela se confirme d’ailleurs dans le message posté sur le blog de l’application. Il n’y aura pas de bannières publicitaires dans l’application (promesse historique des fondateurs), mais des services de mise en relation avec certaines marques seront proposés. Vous pourriez converser avec votre banque par exemple pour un état des lieux de votre compte ou faire opposition à une carte de paiement perdue. Vous pourriez demander à votre compagnie aérienne si votre vol n’a pas de retard et quel est le numéro de votre porte d’embarquement. Vous pourriez enfin savoir si le petit pantalon en 36 que vous avez repéré est toujours disponible dans la boutique à côté de votre bureau et sinon où il serait encore disponible. Et cela se ferait tout aussi bien par échange de messages ou un appel vocal.
Disposer d’un compte WhatsApp serait évidemment payant pour la marque et l’entreprise qui souhaite établir ce genre de service. Ces marques seraient aussi à même de proposer des informations commerciales à tous ceux qui en souhaitent. Du marketing relationnel désiré (et non imposé), intelligent et numérique. Et cela sur l’écran que tous les annonceurs souhaitent envahir. Voilà qui devrait certainement contrebalancer les millions de dollars que WhatsApp touchait tous les ans grâce à son abonnement.