Depuis le mois de mai 2015, Spotify a testé dans quatre pays (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne et Suède, évidemment) un nouveau service appelé Shows. Il s’agit d’une nouvelle rubrique dédiée à la vidéo. Les contenus sont proposés par des partenaires producteurs parmi lesquels nous retrouvons une grande partie des grands groupes média anglo-saxons : Vice media, BBC, Disney, Viacom, TED, Slate, Condé Nast, Turner Broadcasting, NBC Universal, CBS, etc. L’ensemble de ces contenus est enrichi de clips musicaux (il faut bien un peu de musique) et de podcasts.
Lancé dans quatre pays
Jusqu’ici en test, Spotify Shows (uniquement accessible via l’application mobile de la plate-forme de streaming) vient d’être lancé officiellement dans les quatre pays cités précédemment, d’abord sur Android, et la semaine prochaine sur iOS. À l’occasion de ce lancement officiel (qui arrivera certainement prochainement dans d’autres pays comme la France, le temps de signer des droits de distribution), Shiva Rajaraman, vice-président en charge du contenu et ancien manager chez Google (en charge entre autres des contenus sur YouTube justement), a accordé une interview au Wall Street Journal pour expliquer le but de Shows.
Ce service a pour but d’apporter un prétexte audiovisuel pour amener les auditeurs de Spotify à regarder l’écran de leur mobile (et donc être touché par une publicité). Car évidemment, une partie du modèle économique de Spotify sera marketing, même si aucun spot ne sera diffusé sur Shows dans un premier temps. Pourquoi ? Pour ne pas effrayer les spectateurs éventuels. Aujourd’hui, les 75 millions d’auditeurs du service (dont 20 millions de premiums) ne regardent jamais leur écran après avoir sélectionné une playlist. Il faudra les y amener. Et la publicité serait contre-productive.
Un service destiné à tous les utilisateurs
De même, Shows ne sera pas exclusif aux abonnés payants, mais à tous les utilisateurs de Spotify, s’appuyant donc sur le même modèle économique que la musique. Un positionnement qui rappelle évidemment YouTube et son service payant Red. Seulement, à la différence de YouTube, les programmes diffusés par Spotify ne seront pas amateurs. Il n’y aura pas de Youtubers sur Spotify, mais des programmes et des clips issus des Networks anglo-saxons. Et cela positionne Spotify dans une tout autre catégorie : celle de Netflix, par exemple. D’autant que Spotify aurait, comme YouTube, Amazon et Netflix, signé des accords d’exclusivité pour certains contenus.
Reste bien évidemment à savoir comment Shows s’incluera dans l’offre payante de Spotify. Y aura-t-il des contenus exclusifs aux abonnés premium (un choix que le service pourrait faire également pour la musique selon certaines rumeurs, même si le Suédois a toujours écarté cette éventualité) ? Y aura-t-il un abonnement spécifique à la vidéo ? Spotify Premium restera-t-il à 10 euros par mois s’il intègre Shows ? Voilà des questions auxquelles Spotify devra répondre dans les prochains mois.