Tout savoir sur : Accessoires connectés : un marché en croissance de 250 % en France
Le marché des accessoires connectés n'est pas celui que tous les analystes et tous les industriels attendaient. Les produits se sont révélés finalement assez chers pour des usages qui ne sont pas encore évidents pour tous les consommateurs. Résultats, les chiffres de ventes n'ont pas atteint les prévisions des études publiées entre 2013 et 2014. Certains signes ne trompent pas : Apple a décidé de réduire de 15 % le prix de sa Watch ; certaines entreprises, comme Misfit ou Jawbone, acceptent des offres qui réduisent considérablement leur valorisation ; celles qui sont cotées en Bourse ont perdu la moitié de leur valeur en quelques mois ; et d'autres enfin ont annoncé vouloir licencier une partie de leurs équipes pour réduire les dépenses. En attendant certainement l'envolée promise par les études...
Une très bonne croissance en France
Le contexte mondial est donc assez morose. Cependant, la croissance du marché des wearables, même s'il n'atteint pas les niveaux exorbitants promis par les instituts d?étude, est tout de même en croissance. Globalement, il s'est vendu 275 millions de pièces environ pures un chiffre d'affaires qui frôle les 29 milliards de dollars. En France, la croissance est même largement supérieure aux moyennes internationales. Selon une étude de GfK, les montres connectées et les bracelets sportifs ont généré en 2015 un chiffre d'affaires de 140 millions d'euros, en croissance de... 250 % ! Cela représente un volume de 800 000 pièces vendues, réparti très équitablement entre les montres et les bracelets. Chacun des deux segments a doublé en un an.
Les résultats sont donc bons. Mais GfK indique que cette progression a été limitée par deux éléments. D'abord, la notoriété des montres et des bracelets n'est pas bonne. Les deux tiers des consommateurs ne savent pas exactement à quoi sert un bracelet connecté. Ensuite, les défauts inhérents de certains produits, notamment le manque d'autonomie, sont deux éléments qui freineraient l'essor du marché des wearables en France.
Parmi les critères de sélection d'une montre connectée, les usagers regardent en premier l'autonomie de la batterie (60 %), les fonctionnalités (56 %) et la taille de l?écran (46 %). Un consommateur sur trois seulement regarde aussi le design, la mémoire et le système d'exploitation. La marque et l?étanchéité ne sont importantes que pour un quart des consommateurs. Et les bracelets interchangeables, pourtant l'un des arguments mis en avant par Apple pour sa première montre, n'est importante que pour... 16 % des consommateurs.
Une croissance qui aurait pu être meilleure
Si l'autonomie, les fonctions et la taille d?écran arrivent en tête dans le classement des critères de sélection, c'est d'abord parce qu'aujourd?hui les études montrent que les clients des montres connectées estiment que la batterie est trop juste, que l'usage ne vaut pas le coût et que l?écran est trop petit pour profiter pleinement des interactions. Et si ce constat est un peu sombre, c'est pour deux raisons, affirme GFK. D'abord, il y a eu une promesse de la part des constructeurs qui n'a pas été tenue, notamment avec les premiers modèles. Le bénéfice perçu n?était pas à la hauteur.
Ensuite parce que les consommateurs comparent les montres connectées et les montres traditionnelles. Et même si le système d'exploitation des premières est plus avancé, la comparaison n'est pas toujours en faveur des premières, notamment sur l'autonomie. GfK affirme que les constructeurs de smartwatches devront continuer d'ajuster leurs produits pour arriver, à minima, au même niveau que les montres classiques sur tous les points importants, afin que cette croissance perdure. L'institut d?étude table sur 1,5 million de vente cette année.