Vous écoutez certainement de la musique sur votre smartphone, comme beaucoup d’autres propriétaires d’un téléphone intelligent. Avec l’augmentation des plans data des forfaits téléphoniques et l’amélioration de la bande passante grâce à la 4G, il est désormais plus facile d’écouter de la musique en streaming dans la rue. Vous connaissez certainement les principaux acteurs accessibles en France : Spotify, Apple Music, Deezer, Google Play Musique, Qubuz pour les audiophiles exigeants, Rhapsody/Napster pour les clients SFR et, pour les amateurs de Windows Phone, Groove Music. Il en existe de nombreux autres, plus confidentiels.
Du partage entre artistes à l'écoute commerciale
Parmi eux, Soundcloud. Il s’agit d’une application pour iOS et Android. Son but originel : créer un espace où les musiciens s’échangent simplement des morceaux. Mais les années passantes et l’ambition de l’entreprise augmentant, la plate-forme est devenue un service de streaming musical presque comme les autres. Le principe est resté le même : Soundcloud étant un service de découverte musicale communautaire, il faut partager de la musique pour écouter celle des autres. Ainsi, chaque auditeur doit uploader ses propres morceaux (dans la limite de 3 heures par compte). Les artistes étaient invités à partager leurs morceaux, à les faire découvrir et à rester connectés avec leurs auditeurs.
Surnommé le « YouTube de la musique », Soundcloud devait logiquement arriver à monétiser cette audience, d’autant que les ayants-droit lui demandaient de rendre des comptes. Il y a deux ans, l’entreprise a entamé des négociations avec les majors. Discussions qui ont abouti courant 2014 avec Warner, en mai 2015 avec Sony, en juin 2015 avec Merlin Network (représentant des labels indépendants) et au premier trimestre 2016 avec Universal. Progressivement, de la musique sous licence est apparue. Des partenaires premium (Soundcloud Pro) et des publicités également, car il fallait bien rémunérer les labels. Mais ce n’était que les premières étapes.
Nouveau joueur. Même modèle.
Cette semaine, la plate-forme a officialisé le lancement de Soundcloud Go. Dans les faits, il s’agit d’un service de streaming musical classique par abonnement, sans publicité et avec l’écoute offline. Notez que Soundcloud a mis en place une option qui sauvegarde automatiquement dans la mémoire du mobile les morceaux favoris de l’utilisateur. En outre, certains morceaux ne sont accessibles dans leur intégralité qu’aux abonnés premium (les autres ne peuvent en écouter que 30 secondes). Pratique pour les réécouter à l’infini.
Son prix est le même que la concurrence : 10 dollars par mois (sauf sur iOS où le prix est à 13 dollars). Un mois d’essai est offert et il n’y a aucune durée d’engagement. Attention, le service payant n’est disponible qu’aux États-Unis (nos lecteurs hors Etats-Unis continueront de bénéficier de la formule avec publicité).
Pourquoi créer un autre service de musique payant ?
Bien sûr, nous nous posons la question de l’intérêt de lancer un nouveau service de streaming payant à l’heure où le marché compte déjà une brochette de grands noms qui ont acquis la majorité des usagers enclins à payer 10 dollars par mois pour de la musique. Évidemment, si Soundcloud souhaitait continuer d’exister et gagner de l’argent, l’acquisition du catalogue des majors pour attirer le plus grand nombre est obligatoire. De fait, passer à un modèle premium n’était qu’une question de temps. Il y a 175 millions d’Américains qui écoutent chaque mois au moins un morceau sur Soundcloud. Combien paieront ? Combien resteront ? Réponse, certainement dans les prochains mois, le temps que le service s’installe.