Un peu plus d’un an après avoir surpris le monde avec HoloLens, Microsoft a présenté le résultat de ses 15 derniers mois de travaux. La firme de Redmond a travaillé sur l’ergonomie du système d’exploitation, sur le design du casque et sur les applications compatibles. À l’occasion de la Build 2016, l’entreprise a dévoilé une version presque « 1.0 » de HoloLens. L’occasion donc de revenir sur cette plate-forme qui se tient à la croisée des chemins entre les Google Glass et le Vive Pre de HTC (ou de tout autre casque de réalité virtuelle).
3000 dollars, rien que ça !
Tout d’abord, Microsoft a annoncé que HoloLens était disponible à l’achat. Ne vous précipitez pas vers le Microsoft Store, puisque le produit n’y est pas référencé. HoloLens est commercialisé auprès des développeurs nord-américains uniquement (États-Unis et Canada) et sur invitation. Le pack « Development Edition » comprend le casque, une housse, un chargeur, un câble microUSB, une boîte de transport et le « Clicker », cette souris nouvelle génération qui permet de naviguer dans les menus (c’est autant un pointeur qu’un outil de sélection, avec double-clic pris en charge). Le prix : 3000 dollars. C’est très onéreux, mais ce sont les premières versions. Rappelons que l’Explorer Edition des Google Glass n’était pas donné non plus. Les premières unités seraient déjà en cours de livraison.
Ensuite, sa mise en vente permet d’en savoir un peu plus sur la fiche technique. Sachez en premier lieu que HoloLens est un support autonome : contrairement au Vive Pre, au PlayStation VR ou à Occulus Rift, il n’a pas besoin d’un ordinateur pour fonctionner. Il dispose de l’ensemble de la plate-forme. Il dispose d’une plate-forme avec processeurs, processeurs graphiques et processeurs holographiques (il s’agit d’un coprocesseur spécifique dédié à l’intégration des données virtuelles avec les données réelles).
Entre le PC, le Fire Phone et le Kinect
Ces unités de calcul sont accompagnées de 3 Go de RAM, 2 Go pour les CPU et 1 Go pour le processeur holographique, et 64 Go de stockage pour héberger Windows 10, Windows Store et les applications tierces. Il dispose de sa propre batterie qui assure entre 2 et 3 heures d’utilisation continue. HoloLens est compatible WiFi, intègre deux haut-parleurs stéréo, de quatre microphones pour les commandes vocales et la détection de bruit ambiant et une prise casque.
Côté capteurs environnementaux, il dispose d’un accéléromètre, d’un capteur de luminosité et de cinq caméras pour analyser l’environnement (dont une dédiée au calcul de profondeur). Un sixième capteur photo, d’une résolution de 1,2 mégapixel, sert à prendre des clichés et enregistrer des vidéos en 720p. Enfin, côté optique, le casque dispose de deux projecteurs HD au format 16/9e pour une image holographique de 2,3 millions de pixels environ. Le poids de l’ensemble : 579 grammes. Nous sommes loin des lunettes les plus légères. Mais c’est un ordinateur holographique que vous aurez sur la tête !
Déjà de nombreuses applications compatibles
Durant sa présentation à la Build 2016, Microsoft a diffusé la vidéo qui accompagne cet article. Vous y voyez de nombreux partenaires qui utilisent d’ores et déjà HoloLens pour leurs projets : Volvo, Autodesk, NASA, Saab, Lowe’s, Airbus, etc. Et vous y voyez certaines applications qui fonctionnent déjà sur le système. Parmi le panel d’outils déjà disponible, nous retrouvons le navigateur Edge, les jeux RoboRaid, Fragments et Young Conker, des logiciels de création graphique comme Actiongram et HoloStudio, une application touristique virtuelle HoloTour et bien sûr Skype et Cortana. Grâce aux applications universelles, de nombreuses autres sont compatibles.
Reste à savoir quand ces applications seront accessibles auprès du grand public et évidemment à quel prix. Car c’est bien là tout l’enjeu des prochaines années : créer HoloLens était un tour de force, en faire un produit pour tous en sera un autre. Et pour l’instant, même les plus grands (Google pour ne pas le nommer) n’y sont pas parvenus.