À chaque fois qu'un nouvel iPhone sort dans le commerce, de nombreux instituts et analystes tentent par des moyens détournés d'estimer le nombre d'unités vendues durant le premier week-end de commercialisation (entre jeudi et samedi). Jeudi dernier, le 31 mars 2016, l'iPhone SE est apparu dans les catalogues des boutiques (Apple Store, open-market et opérateur). Vous avez donc compris : les premiers chiffres sont donc tombés. Des chiffres qui ne sont que des estimations où chaque outil exploite un moyen détourné pour tenter de comptabiliser les nouveaux iPhone.
0,1 % du parc installé en trois jours
Ceux qui font l'objet de cet article proviennent de Localytics. Il s'agit d'une entreprise dédiée au marketing analytique à destination des éditeurs d'applications et de sites Web. Ses outils sont implantés dans 37 000 applications mobiles et Web. 2,7 milliards de terminaux (dont 100 millions d'iPhone) ayant l'une de ces applications sont scrutés anonymement pour créer des modèles analytiques, pour une masse de 120 milliards de données traitées chaque mois. À partir de ces chiffres, Localytics en tire des tendances, notamment l'adoption (ou non) d'un nouvel iPhone (cela fonctionne aussi avec les iPad).
Selon Localytics, l'iPhone SE est parvenu en trois jours à représenter 0,1 % du parc installé d'iPhone SE, loin derrière tous les autres modèles, de l'iPhone 4 à l'iPhone 6S Plus. Le modèle le plus utilisé est l'iPhone 6 (33 %), suivi de l'iPhone 5S (18 %), l'iPhone 6S (15 %) et l'iPhone 6 Plus (10 %). Les autres sont sous la barre des 10 %. L'iPhone SE détiendrait le triste record de l'iPhone ayant eu le moins d'impact sur le parc installé. En 3 jours de commercialisation, l'iPhone 6 était parvenu à 2 %, soit 20 fois plus, l'iPhone 6S à 1 %, l'iPhone 5S à 0,9 % et les deux phablettes à 0,3 %.
Une étude partielle
Faut-il s'inquiéter pour autant ? Non. D'abord parce que l'assiette de calcul s?élargit d'année en année. Il est logique, malgré l'effet renouvellement qui remplace un mobile par un autre, que le parc installé grossisse et que les nouveaux modèles aient plus de difficultés à percer. Ensuite, l'iPhone SE n'est pas un modèle qui se prête à ce genre de schéma commercial. Comme les préventes l'ont prouvé, l'iPhone SE s'adresse à une clientèle qui va prendre son temps pour se décider à renouveler son mobile, migrer d'Android vers iOS ou acheter son premier smartphone. Ce n'est donc pas celle qui plante sa tente devant l?Apple Store une semaine avant la sortie du prochain précieux.
Enfin, et c'est aussi tout l'enjeu de ce smartphone, les pays émergents, que cet iPhone cible aussi plus particulièrement, ne font pas partie des 12 premiers marchés couverts par le lancement. Aujourd?hui, le smartphone est surtout commercialisé dans des pays matures (Japon, États-Unis, France, Canada, etc.). L?Inde, second marché mondial, n'est pas couverte, contrairement à la Chine. Et nous ne sommes pas sûrs que les outils d'analyses de Localytics sont présents dans les smartphones chinois. En clair, il faudra attendre la communication officielle d'Apple pour se faire véritablement une idée sur le succès, ou non, de l'iPhone SE.