Avant sa restructuration et sa transformation en Alphabet, Google disposait d’une division appelée Google X, d’où émane par exemple les Glass. Au sein de Google X se trouvait une équipe dédiée aux sciences de la vie appelée Life Sciences. Quand Google est devenu Alphabet, Life Sciences a été convertie en une entreprise à part entière appelée Verily. Elle est dirigée par des scientifiques, évidemment, mais aussi des médecins. L’idée est de créer des produits électroniques dont le but est de comprendre la vie, mais aussi de l’améliorer.
Après le diabète, les problèmes de vue
Le premier produit sorti de l’esprit de cette équipe de chercheurs, dirigée par Andy Conrad, est une lentille de contact capable de mesurer le taux de sucre dans les larmes des diabétiques et d’alerter l’usager si ce taux de sucre atteint une certaine limite (haute ou basse). Une incroyable avancée et une amélioration considérable pour tous les diabétiques qui n’auront plus à se piquer les doigts plusieurs fois par jour. Smart Contact Lens a depuis été licenciée auprès du groupe pharmaceutique suisse Novartis qui les produira et les distribuera. Voilà en pratique ce que fabrique Verily.
L’un des prochains projets de Verily pourrait une fois encore avoir un lien avec l’optique. Notamment avec les troubles de la vision. C’est ce que semble en effet indiquer un brevet numérotée 20160113760 et accordé par l’USPTO le 28 avril dernier à Google. Pourquoi Google ? Parce que Verily n’était pas encore une entreprise quand Andrew Conrad a déposé le brevet le 24 octobre 2014. Cependant, selon la description qui en est faite, il s’agit clairement d’un document médical et non lié à un moteur de recherche ou un système d’exploitation pour mobile.
Une lentille polymorphe et intégrée dans l'oeil
L’idée de ce brevet est simple : il s’agit, en théorie, de la définition d’un dispositif électronique capable de s’adapter physiquement à la vue (et au trouble de la vue) d’une personne. Reprenons tout d’abord la définition de l’oeil humain : le globe est constitué de la rétine (qui se situe au fond du globe, connecté au nerf optique) sur laquelle vient s’imprimer la lumière passée entre la cornée, la pupille et le cristallin. Quand l’image est nette, cela veut dire que la réfraction de la lumière dans l’oeil correspond à la distance exacte entre le cristallin et la rétine.
Quelques exemples de correction dynamique
Les problèmes de vue sont donc généralement des défauts d’accommodation du cristallin (qui agit comme la lentille des appareils photo). L’idée de ce brevet est d’intégrer à l’oeil humain un dispositif électronique capable d’accompagner le cristallin. Une sorte de seconde lentille en quelque sorte qui contrebalancerait les troubles visuels. Il s’agirait évidemment d’un dispositif permanent dont la surface serait malléable et contrôlée dynamiquement par des mouvements de l’oeil. Ce qui apporterait une correction dynamique et progressive pour pratiquement tous les types de défauts visuels courants. Voir même améliorer les capacités visuelles de l'humain...
Un écran dans l'oeil ?
Certains confrères ont évoqué ce sujet dans leurs colonnes en expliquant qu’il pourrait s’agir aussi d’un futur dispositif pour afficher des images directement dans la cornée, en lieu et place de lunettes comme Glass. Nous ne le pensons pas. D’abord, parce que ce type de brevet est médical. Ensuite parce que le dispositif devrait alors disposer des ressources pour recevoir et afficher l’image. Enfin, il est déjà difficile de concevoir qu’un appareil électronique soit logé dans l’oeil et qu’il dispose de sa propre source d’énergie. Alors un écran...