Tout savoir sur : Nintendo confirme que ses prochains jeux seront freemium
Quand Nintendo a commencé à s’intéresser à la téléphonie mobile et à ce nouvel écran qui accapare tant les joueurs et les autres éditeurs du secteur, il y avait comme un paradoxe. D’un côté Nintendo, spécialiste de l’exploitation commerciale d’un catalogue de jeux vieux de vingt ou trente ans, avec des titres pour Gameboy ou NES vendus plusieurs euros. De l’autre la téléphonie mobile et ses joueurs dont les pratiques ont totalement tué le modèle premium (dans tous les sens du terme). Comment l’un et l’autre pourraient coexister au travers d’applications vidéoludiques sans que cela nuise à la réputation de la firme de Kyoto ? C’est un mystère qui reste encore insoluble.
Freemium quand tu nous tiens
Pourtant, c’est bien vers le modèle freemium que Nintendo s’engage. Dans une nouvelle interview accordée au Wall Street Journal, l’éditeur nippon confirme que ses deux prochains jeux seront « free-to-play », comprenez sur le modèle économique freemium, comme pour Miitomo. Les applications seront donc gratuites avec des options payantes. Cette interview en confirme donc une autre, datant de novembre dernier.
L’identité de ces deux premiers jeux est connue. Il s’agira, pour rappel, de titres issus de licences exclusives du catalogue Nintendo : Animal Crossing et Fire Emblem. Le premier s’apparente à The Sims, mais pour un public très jeune, tandis que le second flirte davantage avec la stratégie et l’heroic fantasy. Reste à savoir s’il y aura des interactions entre ces applications et leurs versions sur console, ou encore avec les Amiibo, ces figurines NFC vendues dans le commerce et associées à certains titres sur New 3DS et Wii U.
Du support marketing au levier de croissance
Même s’il est économiquement logique, le choix du freemium est toujours délicat. Pour deux raisons. D’abord l’entreprise concernée est l’un des plus grands défenseurs du jeu payant. Rappelons d’abord que, sous la direction du regretté Satoru Iwata, décédé en juillet dernier, Nintendo considérait davantage la téléphonie mobile comme un médium promotionnel pour les consoles et les jeux qui y sont disponibles. Cela ne sera pas le cas avec les titres développés par DeNA : il s’agira de véritables jeux.
Seconde raison, son public naturel est particulièrement jeune (même si la Wii a largement démocratisé la pratique auprès des joueurs occasionnels). Un public qui ne fait pas toujours bon ménage avec le modèle freemium qui use (et abuse) de la frustration des joueurs pour leur faire ouvrir le porte-monnaie. Est-ce bien déontologique que de jouer de la frustration des plus jeunes en publiant des applications dont l’équilibre économique dépend du succès des achats intégrés ? Pas si sûr.