LG a peut-être évité le pire avec la Watch Urbane 2, mais au prix d'un long retard tout de même. Il aura fallu attendre six mois après la présentation officielle pour la voir enfin arriver dans nos boutiques à cause d'un composant défectueux. Pas de quoi se faire chiper la place de première montre 3G sous Android Wear toutefois. Tout est donc bien qui finit bien. Enfin pas encore, puisqu'il reste à savoir ce qu'elle vaut réellement maintenant qu'elle est disponible.
Alors, LG tient-il enfin la montre parfaite ? Ce serait une bonne nouvelle puisqu'elle fait tout de même partie des plus onéreuses avec un prix de 499 ?. Voici donc nos impressions après quelques jours d'utilisation.
Tous les éléments d'une montre classique
La Watch Urbane 2 se veut être une montre à l'apparence classique et élégante, et c'est en partie réussi. Le cadran rond aide évidemment beaucoup. Il s'appuie de plus sur un bel écran P-OLED de 1,38 pouce de diamètre et dont la définition atteint 480 x 480 pixels (348 ppi). De quoi afficher de belles aiguilles et des détails fins. La collection de cadrans fournie en tire d'ailleurs plutôt bien partie, avec des complications plus ou moins utiles en prime, même si notre préférence va toujours aux plus sobres d'entre eux.
Soulignons qu'il en existe aussi avec affichage numérique mais c'est tout de même dommage sur un écran rond... Surtout quand le rendu est aussi bon. Ajoutons d'ailleurs à la définition élevée des couleurs vibrantes ainsi que des angles de vision suffisamment ouverts pour que le cadran reste bien visible même lorsque le bras se balance. Personne ne devrait vous pointer du doigt pour avoir une montre intelligente plutôt que mécanique au poignet.
L'illusion est de plus renforcée par le boîtier intégralement fait d'acier et les trois boutons disposés de manière symétrique sur la tranche droite. Notons au passage qu'une ouverture a été taillée à l'opposé pour le haut-parleur mais elle est plutôt discrète. L'ensemble est parfaitement bien assemblé et ne fait pas toc du tout. Pour l'aspect classique, c'est donc gagné. Mais qu'en est-il de l'élégance ?
Du caractère, trop peut-être
Ce qui est sûr, c'est que la Watch Urbane 2 ne manque pas de caractère. Les arêtes marquées du boîtier, les boutons anguleux, les vis apparentes ou encore l'épais bracelet en caoutchouc. Tous ces éléments se marient très bien ensemble mais c'est peut-être un peu trop? trop sportif voire prétentieux mais pas assez sobre. Une impression renforcée par les dimensions imposantes du boîtier : 45,5 mm de diamètre et, surtout, 14,2 mm d'épaisseur !
Si vous avez des petits poignets, mieux vaut donc passer votre chemin. Ce n'est pas très pratique avec les manches longues et un peu serrées non plus. Bref, LG a manqué de finesse. Encore une fois, puisque c'était déjà l'un des problèmes de la G Watch R, mais il n'a peut-être pas eu trop le choix non plus.
Le port SIM et la batterie, des composants encombrants
Eh oui. La Watch Urbane 2 est l'une des montres les mieux équipées et cela joue sans doute beaucoup dans ses dimensions, ainsi que dans son poids plutôt élevé. Le port nanoSIM ajoute à lui seul près d'un millimètre dans l'épaisseur puisqu'il s'empile simplement au-dessus des autres composants de sorte à ce que ceux-ci restent protégés lorsque le boîtier est ouvert pour y accéder. A noter que la manipulation est plutôt simple, à condition d'avoir l'outil adéquat : une sorte d'étoile à trois branches qu'il faut tourner une fois en place.
Et ce n'est très certainement rien en comparaison de l'espace occupé par la batterie puisque LG a vu grand pour la capacité : 570 mAh. Et il a bien fait puisque l'autonomie n'est pas exceptionnelle pour autant. Comptez une journée entière avec l?écran actif en permanence. Il est heureusement possible de désactiver l'affichage permanent et c'est évidemment très conseillé. L'autonomie est doublée voire triplée selon l'utilisation. Notez au passage que le chargement est très simple grâce au petit chargeur aimenté fourni.
Pour le reste, rappelons que la Watch Urbane 2 renferme aussi un Snapdragon 400 couplé à 768 Mo de RAM, 4 Go de mémoire interne, un haut-parleur, des capteurs de mouvement, un cardiofréquencemètre ainsi qu'un GPS. Un bel attirail et voyons ce qu'Android Wear peut en faire.
Android Wear plus riche et ergonomique
Pour ceux qui n'auraient pas touché ou vu Android Wear depuis autant de temps que nous, soit depuis la sortie de la G Watch R, laissez-nous vous dire que l'OS à porter de Google a bien changé. Et en bien ! Le système repose toujours sur un système de cartes hérité de Google Now mais les menus ont été réorganisés pour faire la part belle à l'action plutôt qu?à la réaction. C'est en effet l'un des reproches que nous avions formulés à l'issue de notre dernière rencontre. Les applications étaient difficiles d'accès. Résultat, on se contentait souvent de répondre aux notifications.
Toutes les applications au bout du doigt !
Il est désormais plus simple d'initier des actions. Il suffit de balayer l?écran d'accueil vers la gauche pour faire apparaître le menu des applications. Répéter l'opération amène à la liste de contacts (également accessible avec le bouton du haut sur le côté de la montre) pour engager la conversation, soit par message avec la possibilité de le dicter, de dessiner des emojis ou d'en choisir un prédéfini soit en émettant un appel. Rappelons au passage que la Watch Urbane 2 n'a pas besoin de smartphone compagnon pour cela puisqu'elle peut intégrer une carte SIM. Il suffit de la débloquer avec la carte de paramétrage Google qui apparaît automatiquement (en saisissant le code PIN comme sur un smartphone) et le tour est joué !
Enfin, un troisième et dernier volet (toujours vers la droite) permet de lancer la reconnaissance vocale mais vous aurez plus vite fait de le faire en prononçant la fameuse commande « OK Google » accessible depuis n'importe où. Pratique dans un lieu calme, la reconnaissance vocale est en revanche bien moins efficace dans les environnements bruyants. La montre n'a par exemple rien entendu au bord d'une route un peu passante. Dommage. Nous l'avons également trouvé un peu lente à la détente par moment. Ce n'est donc pas l'idéal mais ça dépanne quand on a les mains prises.
Outre ce nouveau menu à trois volets, il est également bon de constater que les réglages rapides accessibles depuis le bord supérieur de l?écran ont été enrichis. C'est également le cas des commandes gestuelles mais nous sommes un peu moins convaincus dans ce cas. Les mouvements ne sont pas toujours bien reconnus. Sans parler du fait que vous risquez bien de passer pour un demeuré à agiter le bras dans tous les sens en pleine rue? Mieux vaut donc se contenter des commandes tactiles, surtout maintenant que l'interface est bien plus ergonomique.
Le smartphone compagnon, moins utile mais pas totalement oublié pour autant
S'il y a bien une chose qui n'a pas changé en revanche, c'est le paramétrage initial de la montre et des applications. La Watch Urbane 2 a beau pouvoir fonctionner de manière autonome, elle ne démarrera pas sans smartphone compagnon et l'application Android Wear. Et il en va de même pour installer des applications. Plus précisément, dans le second cas, c'est par le Play Store qu'il faudra passer mais l'application Android Wear permet d'accéder directement à la liste des applications compatibles. Il y en a d'ailleurs de plus en plus même si ce ne sont pas forcément les plus populaires.
Plusieurs services de messagerie, comme Hangouts, Skype ou WeChat, ont fait le saut mais beaucoup d'autres manquent encore à l'appel. Vous trouverez également de quoi suivre l'actualité, avec Le Monde et News Republic notamment, mais ce ne sera pas forcément votre application fétiche. Il existe même des jeux désormais. Dommage, beaucoup sont payants. D'autant qu'il s'agit généralement de jeux très basiques pour rester jouables sur l?écran de la montre, comme un solitaire simplifié ou des petits shooters à scrolling horizontal/vertical. Sans oublier un large choix de cadrans mais aussi les applications fitness sur lesquelles nous reviendrons dans une section dédiée. Il y a donc du mieux, mais ce n'est pas encore ça?
Il est d'ailleurs aussi bon de noter que la plupart des applications tierces ne sont que de simples extensions d'applications Android. Comprenez que vous n'en tirerez bien souvent rien sans le smartphone sur lequel elles ont été installées à côté. Ah oui. Et elles encombrent inutilement le smartphone du coup, si vous ne les téléchargez que pour la montre.
L'essentiel déjà pré-installé
Il n'y a réellement que les applications pré-installées qui fonctionnent de manière totalement autonome. C'est toujours mieux que rien cela dit. D'autant qu'elles sont assez nombreuses désormais. Google fournit de nombreux outils type lampe de poche, alarme ou chronomètre, de quoi communiquer (textos, client email, gmail, Hangouts) ainsi qu'un calendrier, Maps et Play Music. Rappelons au passage que les morceaux présents sur le smartphone peuvent être transférés sur la montre pour une écoute autonome même si les 4 Go de mémoire interne sont vite encombrés? A noter que l?écoute peut se faire via un casque Bluetooth ou via le haut-parleur embarqué, lequel est plutôt puissant pour une montre. Evidemment, n'espérez pas animer une soirée avec non plus?
A cela s'ajoutent quelques applications signés LG, dont un lecteur audio qui ne semble pas reconnaître les morceaux transférés avec Play Music. Il faut donc sans doute faire le transfert avec le lecteur audio de LG. Mais cela-veut-il dire que les morceaux sont transférés deux fois ? C'est dommage en tout cas. ll valait mieux se contenter de Play Music à ce compte là. Sans oublier LG Health bien sûr.
La montre idéale pour le sport ?
Finissons donc ce test avec le suivi d'activité, fonction phare des montres et bracelets connectés. Comme les autres modèles, la dernière montre de LG propose un suivi continu avec compteur de pas tout au long de la journée avec Fit ou LG Health mais elle déçoit particulièrement en entraînement malgré son équipement pourtant bien fourni. Rares sont les modèles à proposer une puce GPS. Encore faut-il une application qui puisse en tenir compte. Cela ne semble pas être le cas de celle de LG, particulièrement mal faite.
Premièrement, elle ne fonctionne qu'avec des objectifs prédéfinis mais ce n'est pas le plus problématique puisque les mesures continuent une fois l'objectif atteint. Le véritable problème, c'est que les distances et vitesses données ne sont pas bonnes, comme si elles n?étaient que calculées à partir du podomètre. N'espérez pas non plus gardé une trace de votre parcours. A quoi sert donc le GPS en dehors de Maps ? Mystère? Le cardiofréquencemètre est quant à lui supporté mais semble manquer de précision.
Bref, LG Health n'est pas ce qu'il se fait de mieux, pour la course au moins. D'autres activités sont supportées dont le vélo, la randonnée ou le roller mais nous n'avons pas eu l'occasion de les essayer.
La bonne nouvelle, c'est que la plupart des applications spécialisées disponibles sur Android ont aujourd?hui une extension pour Android Wear. Eh oui. Nous avons bien dit extensions. Runkeeper, Runtastic ou encore Sports Tracker ne fonctionnent donc qu'avec le smartphone à côté? Si vous aviez acheté la Watch Urbane 2 pour aller courir en le laissant à la maison, c'est donc raté ! Dommage.
Une montre bien équipée mais mal exploitée
Au final, nous en revenons à la même conclusion qu'au lancement d'Android Wear. L?OS a évolué mais reste aujourd?hui encore trop dépendant d'Android pour offrir une alternative viable à un smartphone. Peu importe l?équipement, les montres équipées restent donc de simples accessoires. La seule vraie différence, c'est le prix. Elles coûtent de plus en plus chères, et ce n'est donc pas justifié. Surtout dans le cas de la Watch Urbane 2 qui, pour 499 ?, n'offre même pas un design si premium que ça...