L’année dernière, Huawei est devenu le troisième acteur mondial, malgré une présence dans certains pays clés, comme les États-Unis, assez modeste. Avec une croissance fulgurante en 2015, la firme asiatique a coiffé au poteau ses compatriotes (ZTE, TCL, Coolpad, Xiaomi et même Lenovo) et talonne désormais Apple. Dans son marché domestique, le constructeur est passé en pole position sur la fin d’année 2015 (mais Xiaomi conserve le trône sur l’ensemble de l’année) et devrait logiquement la conserver toute l’année 2016. Avec de tels résultats, rien d’étonnant à ce que l’ambition soit d’aller encore plus loin.
Le successeur du Mate 8 (ici en photo) sera-t-il le premier mobile Huawei compatible Daydream ?
Numéro 1 d'ici cinq ans ?
À l’occasion d’une interview accordée au Wall Street Journal, Richard Yu, le patron de Huawei Devices, a exprimé toute l’ambition de son groupe concernant le marché mondial. Il estime qu’il sera en mesure de dépasser Apple et même Samsung dans les cinq prochaines années avec une part de marché supérieure à 25 %. « Nous voulons être numéro un dans le monde, affirme-t-il au quotidien économique. C’est une course de fond et nous avons la patience pour y arriver ».
Ce n’est pas la première fois que Richard Yu fait une telle déclaration-choc : il y a trois ans pratiquement jour pour jour, le patron de la mobilité de Huawei affirmait qu’il parviendrait à la troisième place mondiale avant la fin de l’année 2015. Objectif que nous savons désormais atteint. Autant donc prendre au sérieux ses propos.
La stratégie de l'Hydre
Évidemment, après de tels propos, il faut aligner la stratégie produit pour y parvenir. Elle devrait s’appuyer, comme ces deux dernières années sur la complémentarité entre la gamme Huawei (Px et Mate x) et la gamme Honor. Le groupe compte également profiter de sa nouvelle visibilité pour conforter sa présence dans certains pays comme les États-Unis (le Nexus 6P a certainement contribué à redorer son blason suite aux rumeurs d’espionnage industriel). Et de nouveaux terminaux innovants arriveront.
Des terminaux qui profiteront du partenariat technologique signé avec Leica et dont le P9 est le premier à bénéficier. Richard Yu confirme que ce contrat durera au moins cinq ans. Et même si une composante significative de ce partenariat est marketing, il apporte une plus-value non négligeable. Ensuite, le patron affirme qu’un mobile compatible avec l’écosystème Daydream de Google devrait voir le jour avant la fin de l’année. Soit assez tôt vis-à-vis des concurrents (Xiaomi tablant par exemple sur le début de l'année prochaine).
Un flagship automnal en réalité virtuelle
Il s’agira donc d’un smartphone haut de gamme, compte tenu du cahier des charges de Google vis-à-vis de son écosystème dédié à la réalité virtuelle. Un bel et grand écran. Un chipset capable. Beaucoup de RAM. Bref, un flagship dans la plus pure des traditions qui s’appuiera certainement sur les acquis du Nexus 6P, actuellement le seul modèle « compatible » Daydream (uniquement auprès des développeurs).
Nous nous posons évidemment beaucoup de questions en rapport avec cette annonce. Notamment celle-ci : s’agit-il d’un smartphone sous la marque Nexus (des rumeurs affirmant qu’une version 6 Go du Nexus 6P pourrait être lancée cette année) ou s’il s’agira d’un téléphone du catalogue propre à Huawei, un hypothétique Mate 9 par exemple ? Vous remarquerez d’ailleurs que, compte tenu de son positionnement, la gamme Mate se prêterait particulièrement bien à ce genre d’exercice...
La réponse à cette question attendra l’automne, qui s’avère justement être la période de lancement des phablettes haut de gamme de Huawei. Coïncidence ?
