L'heure est grave. Sonic doit libérer ses amis les animaux des griffes de l'infâme Docteur Robotnik. Le malveillant bougre n'a rien trouvé de mieux à faire que de les kidnapper pour leur laver le cerveau et les fourrer dans des combinaisons mécaniques de combat ! Et pourquoi tant de haine ? Mais pour conquérir le monde bien évidemment ! Voilà en quelques lignes le scénario de Sonic The Hedgehog. Pas de quoi se relever la nuit me direz-vous.
Et pourtant. La force de ce jeu se situe (heureusement) ailleurs que dans son scénario. Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont joué à Sonic sur Sega Megadrive et ceux qui le découvrent aujourd'hui. Une sainte chair de poule envahira les premiers cités dès qu'ils lanceront le jeu sur leur téléphone et entendront le fameux « Sega » et la petite musique d'intro qui éveille tant de souvenirs.
Pour ceux qui ne connaissent pas, un rapide petit cours d'histoire s'impose. Au début des années 90, la guerre faisait rage entre Sega et Nintendo pour la suprématie sur le marché des consoles 16 Bit. C'était l'époque dorée des Super Nintendo et autres Megadrive. Sega a longtemps traîné un handicap récurent face à son concurrent : l'absence de mascotte. La marque n'avait rien à opposer à la formidable popularité de Mario, le plombier moustachu sauveur de princesse. D'où l'idée de lancer en 1991 une contre-attaque avec Sonic The Hedgehog, le hérisson le plus speed de la création. Le jeu fit un carton monumental et marqua toute une génération.
Une réalisation tip top
Et le voilà quinze en plus tard qui déboule sur nos téléphones mobiles. L'adaptation semblait périlleuse quant on connaît les qualité de la première mouture. Malgré son âge, ce jeu était en avance sur son époque et poussait la console de Sega dans ses derniers retranchements. Premier constat quand on lance le jeu : l'équipe qui l'a développé a réussi à faire tenir une bonne vieille Sega Megadrive dans un mobile ! Il faut le voir pour le croire. Absolument tout y est. Les scrollings différentiels s'animent sur plusieurs plans et la finesse du tout est absolument bluffante. Précisons tout de même que nous avons testé le jeu sur un Nokia 6680 et un Sony Ericsson W900, deux mobiles assez récents et qui ont les ressources nécessaires pour encaisser le jeu. Non seulement c'est beau, mais en plus c'est HYPER rapide. Sonic n'est pas le hérisson le plus speed de l'univers pour rien et sur mobile, il n'a accepté aucun compromis avec sa vitesse !
Le jeu en lui-même est un jeu de plateforme classique et bien pensé. La difficulté est bien dosée pour l'époque du moins. Avant, les programmeurs n'avaient pas peur de vous en donner pour votre argent et la difficulté, bien que progressive, était bien réelle. Combien de manettes Megadrive ont volé en éclats suite à un saut mal dosé ? Des millions peut-être attention toutefois à ne pas faire subir le même sort à votre mobile, il coûte un peu plus cher quand même !
A l'ancienne
Sonic est donc un jeu « à l'ancienne » avec plusieurs niveau d'intérêt. C'est-à-dire que vous pouvez soit finir le jeu en ne cherchant qu'à avancer le plus vite possible, soit prendre votre temps et le fouiller de fond en comble. Il cache en effet plusieurs passages secrets avec des anneaux et des vies à la clé. Si vous finissez un niveau avec plus de 50 anneaux encore en votre possession, vous gagnez une émeraude du chaos. Chacune des deux « part » contient 3 niveaux, décomposés eux-mêmes en 3 sous-niveaux.
Quant à la jouabilité, elle est simple sans être simpliste, loin s'en faut d'ailleurs. Le jeu permet de jouer soit avec le pad directionnel du mobile, soit avec les touches 1,2,3,etc. Mais Sonic est un jeu très exigeant et vous laisser griser par la vitesse du hérisson vous sera vite fatal. Il vous faudra un peu de temps avant de maîtriser les subtilités de contrôle du jeu. Sonic ne se laisse pas apprivoiser facilement. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Pour les points négatifs, on remarquera qu'il faut tout de même débourser 10 ? pour s'octroyer l'intégralité de Sonic The Hedgehog (Part1 + Part 2). Ne perdez jamais de vu qu'il s'agit en fait d'un seul et unique jeu. Aussi, nous vous recommandons fortement de commencer par Sonic The Hedgehog Part 1. C'est là que vous trouverez les trois premiers niveaux du jeu, donc les trois plus faciles. Si vous commencez directement avec « Part 2 », vous louperez la moitié des réjouissances d'une part et vous n'aurez pas le temps de vous faire la main sur des niveaux aisés d'autre part.
- Réalisation : 18/20
Que ce soit au niveau des graphismes ou de l'animation, Sonic réunit vraiment ce qui ce fait de mieux sur mobile en ce moment. Par contre, Le jeu perd de sa superbe sur les mobiles anciens ou bas de gamme.
- Jouabilité : 14/20
Plutôt coton au début, on s'y fait assez rapidement et le jeu devient ensuite tout à fait jouable. Seul bémol mais de taille : ne vous aventurez pas à y jouer avec un mobile dont les touches manquent de précision, c'est la crise de nerfs assurée !
- Sons : 14/20
La grande majorité des thèmes originaux sont fidèlement repris dans cette version mobile. Mais, support oblige, les bruitages sont quasi-inexistants. Cela reste toutefois très bien pour une bande son sur téléphone portable.
- Durée de vie : 16/20
Elle est énorme pour un jeu sur mobile ! Surtout pour Sonic Part 2 qui réunit les trois derniers niveaux du jeu original.
- Scénario : 9/20
Creux au possible. Le méchant veut conquérir le monde et le gentil va l'en empêcher. Heureusement que la valeur d'un jeu de plateforme ne se jauge pas sur le scénario.
- Intérêt : 18/20
Sonic fête ses quinze ans mais il n'a pas pris une ride. Beau, long, rapide, complet, le jeu se hisse tout naturellement au top et devient le meilleur jeu de plate-forme sur téléphone portable rien que ça !