Peter Chou est l’une des figures emblématiques de l’explosion des smartphones. Pas tout à fait aussi reconnu qu’un Steve Jobs, le cofondateur de HTC, avec l’énigmatique H.T. Cho et la businesswoman Cher Wang, a largement contribué à la démocratisation de la téléphonie mobile intelligente, au travers d’accords avec Microsoft et Google. Patron de l’entreprise de 2004 à 2015, il a cédé sa place de PDG à Cher Wang pour reprendre un rôle plus technologique. Un an plus tard, il quitte le navire, à en croire le portail chinois Mydrivers. Aucune communication officielle ne confirme cette information.
Peter Chou lors de la présentation du HTC One
Des hauts...
Peter Chou est certainement le meilleur symbole de HTC, certainement parce qu’il en a été le patron durant la période d’ascension, de 2004 à 2011, puis durant la dégringolade, de 2011 à 2015. Quand Microsoft se cherchait en téléphonie mobile, il en a été le principal soutien avec des smartphones grand format sous Windows Mobile 6.1 et 6.5.
Puis, quand Google a cherché à démontrer la pertinence d’Android, il a été le premier à sauter dans le bateau avec les G1 et G2 (commercialisés en France sous le nom de Orange Dream et de SFR Magic). Il a créé les gammes Touch, Evo et Desire, ainsi que la surcouche Sense. Il a été le premier partenaire de Google pour créer des Nexus. À la belle époque, l’action de HTC valait plus de 40 dollars.
... et des bas
Mais Peter Chou, c’est aussi la descente aux enfers de l’ancien numéro 4 mondial. La série One n’est jamais parvenue à créer l’enthousiasme des Desire. Les M7, M8 et M9 ont chacun eu leur lot de soucis (pénurie de pièces, problème de mise à jour, suspicion de surchauffe), tandis que la marque n’arrivait plus à s’imposer dans le haut de gamme face à Apple et Samsung. Le contrat publicitaire avec Robert Donwney Jr. (alias Iron Man au cinéma) n’a pas eu l’effet escompté, mais un coût considérable (12 millions de dollars).
Il faut dire que Peter Chou est un visionnaire technologique et non un expert du marketing et du commerce. C’est ce qui a fait son succès en 2010. Et c’est ce qui l’a perdu en 2015. C’est certainement pour cette raison qu’il a accepté de céder sa place en mars 2015 pour prendre la tête de la division interne des technologies d’avant-garde (qui a mené à la création du Vive Pre). Aujourd’hui il part de l’entreprise, alors que la valeur de l’action a été divisée par 13. Reste évidemment à savoir ce qu’il fera après. L’une des pistes possibles serait la prise en charge de la filiale dédiée à la réalité virtuelle et aux nouvelles technologies, même si cela pourrait paraitre étonnant.