Si vous êtes un fidèle lecteur de nos colonnes, Project Fi de Google ne doit pas vous être inconnu. Il s’agit d’un opérateur mobile virtuel lancé l’année dernière par la firme de Mountain View. Compatible uniquement avec le Nexus 6P et le Nexus 5X, le service propose des forfaits sans engagement qui inclut les appels domestiques en illimité, les SMS domestiques et internationaux en illimités, l’accès à un réseau de hotspots et la couverture du service dans 135 pays. Pour la data, Google vend 10 dollars le gigaoctet, sachant que chaque palier de 100 Mo non utilisé à la fin du mois est remboursé.
Le roaming démocratisé
Pour créer son offre, Google s’appuie sur les réseaux mobiles des opérateurs américains : Sprint et T-Mobile, puis US Cellular ont signé un accord de roaming avec le Project Fi, l’idée étant d’offrir aux usagers un service transparent, quel que soit le réseau. Et si une zone est mieux couverte par l’un que par les autres, le système passe automatiquement d’un réseau à l’autre. Pour cela, Google édite naturellement ses propres cartes SIM. Et l’Europe dans tout cela ? Elle n’est évidemment pas couverte commercialement. En revanche, les abonnés américains qui voyagent dans le Vieux continent profitent du réseau de partenaires ayant signé un accord de roaming.
Cependant, un accord a récemment été signé par Google avec l’opérateur britannique Three, étendant les services de Project Fi dans 15 nouveaux pays. Ce partenariat n’étend pas simplement l’accessibilité internationale du service : l’abonné de Google pourra utiliser son mobile de la même façon de chaque côté de l’Atlantique, sans restriction. Ce qui est très différent du roaming tel que nous l’entendons aujourd’hui. Car tout est question de roaming dans ce service, Google n’ayant aucun réseau GSM en propre.
Une future révolution dans le tarif des forfaits ?
Ce qui nous amène à notre question initiale. Nous avons vécu une vraie révolution quand Free Mobile a proposé des abonnements basés non plus sur les appels téléphoniques, mais sur l’usage de la data. Ce qui a donc drastiquement fait baisser le prix des forfaits et provoquer les remous que nous avons vécus. Google Fi va encore plus loin en séparant, comme le ferait un Full MVNO (Virgin Mobile a tenté d’offrir un service équivalent sans la facturation qui va avec), l’usager et le réseau mobile, cassant ainsi les frontières, aussi bien entre les opérateurs de réseau, mais aussi entre les pays.
En combinant les deux aspects, tarifaires et technologiques, Google montre ce que pourrait être le forfait du futur. Et même si la firme refuse de porter son service au-delà d’une certaine taille critique, il serait étonnant que Google ne finisse pas par saisir cette nouvelle opportunité d’augmenter sa main-mise sur le système d’information mondial.