L?histoire de Turing Robotic Industries est faite de haut et de bas. En haut, il y a la campagne réussie de financement participatif pour l?élaboration de son premier smartphone, le Turing Phone. Et en bas, il y a la quasi-fermeture de l'entreprise, les problèmes d'argent et le retard accumulé pour un produit dont la plate-forme technique a vieilli rapidement. Finalement, le Turing Phone sera livré aux clients, normalement, en fin d'année dans une version totalement différente de celle présentée en avril 2015...
Une ambition qui tourne au fantasme ?
Cependant, Turing Robotic n'a pas abandonné. Et c'est certainement là une qualité. Car l'entreprise a décidé de se relancer dans le développement de deux nouveaux téléphones dont la plate-forme technique sera aussi avant-gardiste que le design. Cependant, il ne s'agit pas simplement de deux téléphones haut de gamme. Il s'agit surtout d'un doux rêve, car il serait étonnant qu'une start-up, avec le passif de Turing Robotic, soit capable d'arriver à ce résultat (même si nous espérons nous tromper). Nous vous avons dévoilé le Cadenza il y a 10 jours. Celui-ci devrait arriver dans le courant de l'année prochaine. Suivra un an plus tard le Monolith Chaconne.
Avec ce premier modèle, nous avions émis quelques réserves quant à la faisabilité du produit. Avec le second, la question ne se pose presque pas tant la fantaisie a rejoint le fantasme, même si l'entreprise aura deux ans pour parvenir à son objectif. Commençons par l?écran : il s'agirait d'une dalle 4K de 6,4 pouces. Il s'agit là de l'un des deux seuls éléments aujourd?hui réalisables aujourd?hui, puisque le Xperia Z5 Premium était déjà affublé d'un écran 4K. Le second détail technique est la webcam qui atteindrait les 20 mégapixels. Cependant, il n'y en aurait pas qu'une, mais deux, comme sur le Cadenza.
Trois Snapdragon, Quatre capteurs photo, 18 Go de RAM...
À l'arrière, nous retrouverions également l?équipement photographique du Cadenza, à savoir un bloc photo composé de quatre capteurs de 60 mégapixels capables de filmer en 6K selon le standard iMax. L'objectif associé à ce bloc ouvrirait à f/1.2, une ouverture qu'aucun capteur photo de smartphone n'est capable aujourd?hui d'atteindre. Pour prendre de telles photos et vidéos, il ne faut pas n'importe quel chipset. Il s'agit de l?hypothétique Snapdragon 830. Ou plutôt d'un trio de Snapdragon 830, puisque, comme le Cadenza, Turing compte en associer plusieurs dans un même téléphone. Le Chaconne serait donc pourvu de... 24 coeurs Kryo.
À cela s'ajouterait 18 Go de RAM (non, nous n'avons pas oublié la virgule, ni ajouté un « 1 » par mégarde). Les 18 Go seraient répartis en trois barrettes de 6 Go au format LPDDR4X. Côté stockage, même extravagance : Turing promet un total de 1,2 To de stockage, dont 60 % interne. Cela sous-entend que la mémoire intégrée est de 768 Go, répartis en trois puces de 256 Go. Les 512 Go restants sont répartis sur les deux lecteurs de cartes microSD (jusqu?à 256 Go chacun). Pourquoi ne pas adopter le choix de LG, par exemple, en optant pour des lecteurs de cartes compatibles avec les cartes de 2 To ? Car cela offrirait un stockage potentiel de... 4,76 To !
Le retour du clavier horizontal sous l'écran
Côté batterie, le Chaconne serait pourvu, lui aussi, d'au moins deux sources d'alimentation : une batterie en graphène de 3600 mAh et une autre de 2400 mAh basée sur la technologie Li-Ion. Le modem WiFi serait compatible WiGig. Le mobile disposerait de quatre ports nanoSIM compatibles 4G et VoLTE. Le système d'exploitation serait Swordfish OS, la branche de Sailfish OS customisée avec des outils d'intelligence artificielle. L'ensemble serait inclus dans un châssis de métal liquide (pour la structure interne) et de graphène (pour la coque). Vous pouvez voir qu'un clavier complet se cacherait sous l?écran façon Nokia N97.
Encore une fois, la promesse est très ambitieuse, peut-être trop. Toutes les technologies, ou presque, pourraient potentiellement sortir d'ici l'année prochaine (pour le Cadenza) ou l'année suivante (pour le Chaconne). Mais une petite entreprise a-t-elle les reins assez solides pour créer le design, commander assez de pièces détachées et commercialiser un tel produit à un prix qui reste dans les limites « normales » du haut de gamme (disons au prix d'un iPhone 7 Plus 256 Go) ? Ce n'est pas sûr. Même si, encore une fois, nous espérons que ce doux rêve se concrétise.
