En début d’année, Sony présentait sa nouvelle stratégie personnifiée avec la série Xperia X. L’idée est simple : vendre des terminaux mobiles sur les segments premium et uniquement sur les segments premium en s’appuyant sur l’historique et la légitimité de la marque. Entrée de gamme premium avec le Xperia E5. Milieu de gamme premium avec le Xperia X. Et haut de gamme avec le Xperia XZ. Selon ses prévisions de l’entreprise, Sony allait alors vendre moins de terminaux (et plus d’accessoires), mais gagner plus d’argent sur chacun d’eux. Résultats : depuis neuf mois, les résultats financiers s’améliorent.
Des effets de change très positifs
Au premier trimestre 2016, la division mobilité a continué de perdre de l’argent en mobilité, ce qui était tout à fait logique. Puis au second trimestre, elle a bénéficié d’effets de change, contribuant à la rendre bénéficiaire. Et au troisième trimestre, Sony Mobile affiche à nouveau des résultats positifs, malgré des revenus toujours en décroissance. Dans les faits, la vente de téléphone a généré 1,47 milliard d’euros de chiffre d’affaires, en décroissance de 39,6 % (cette baisse est d’ailleurs légèrement plus forte que le trimestre dernier). Cette évolution est essentiellement due à l’abandon de certaines lignes de produits, mais aussi à la réduction des modèles dans certains pays comme la Chine, l’Inde ou les États-Unis (soit les trois premiers marchés mondiaux...).
Sony Mobile enregistre désormais 32 millions d’euros de résultats d’exploitation. Un chiffre à comparer avec celui du même trimestre sur 2015 (179,9 millions d’euros de pertes d’exploitation), mais aussi avec celui du trimestre précédent : 3,5 millions d’euros. Les bénéfices de Sony Mobile ont donc été multipliés par 9. Ce qui est considérable. Notez cependant que les effets de change ont contribué positivement à la rentabilité de Sony Mobile à hauteur de... 47 millions d’euros. À taux de change constant, la branche est donc encore déficitaire.
Les composants toujours malmenés
L’ensemble du groupe Sony génère un chiffre d’affaires de 14,75 milliards d’euros, en baisse de 10,8 %. Le résultat d’exploitation fond de 48 % et les bénéfices nets chutent de 85,6 %. Si Sony Mobile et Bravia (qui ont bénéficié du même repositionnement stratégique) contribuent à la baisse du chiffre d’affaires, les deux branches ralentissent la forte chute de la rentabilité du groupe. Ce qui n’est pas le cas du jeu vidéo (qui paie la réduction du prix de la PlayStation 4), de la photo (toujours en difficulté) et des deux branches composant qui sont déficitaires. Les majors Sony Pictures et Sony Music sont bénéficiaires et progressent bien.