Tout savoir sur : Peut-il y avoir un avenir pour Windows en téléphonie ?
La part de marché de Windows 10 Mobile est inférieure à 0,3 % au troisième trimestre 2016. Ce qui est évidemment ridicule, notamment pour un système d’exploitation qui se prétendait être, il y a deux ans et demi, l’alternative au duopole « iOS - Android ». Parmi tous les problèmes qui ont freiné Windows 10 Mobile, nous retrouvons le désintérêt des développeurs d’application, l’omniprésence de Microsoft sur le segment des Windows Phone (certainement pour rentabiliser l’investissement dans Nokia Devices & Services), le manque de diversité dans les terminaux (parce que le cahier des charges de Microsoft était trop strict) et une certaine frilosité de la part des constructeurs.
Un concept qui aurait pu devenir réalité
Pourtant, des projets ambitieux sous Windows Phone, il y en a eu quelques-uns. Mais la plupart ont échoué aux portes de la commercialisation. C’est le cas du projet qui fait l’objet de cet article et qui a enflammé ce week-end le microcosme de la téléphonie mobile. Tout est parti d’une publication d’Evan Blass, notre confrère de Venturebeat et célèbre leaker sous le nom d’Evleaks. Ce dernier a posté sur Twitter une série de visuels représentant un smartphone sous Windows 10. Dans le message qui les accompagne, Evan Blass demande à ses followers si un smartphone propulsé par un processeur de PC les intéresserait.
Ce message n’est cependant pas comme les autres. Il ne s’agit pas d’une fuite d’un produit à venir, mais d’un produit qui ne sera jamais. Le projet est signé Dell. Et il a été abandonné parce que l’équation initiale ne pouvait être équilibrée. L’objectif premier était de concevoir un smartphone avec un coeur de PC, mais également un système d’exploitation de PC (Windows 10 étant nativement compatible avec les interfaces tactiles). L’idée étant de mettre un véritable PC dans sa poche, et non un ersatz avec option Continuum comme c'est le cas avec le Lumia 950, par exemple.
Trop beau pour devenir vrai ?
Plusieurs événements auraient causé l’abandon du projet chez Dell. D’abord, la faisabilité technique : les chipsets x86 d’Intel ne sont pas adaptés à ce genre d’usage, parce qu’ils consomment trop et parce qu’ils dégagent trop de chaleur (souvenez-vous des problèmes du Snapdragon 810, cela aurait été pire encore). Dans un si petit châssis, cela n’aurait pas été possible. N’y avait-il pas un chipset adapté chez Intel (à l’image de l’Intel Atom Z3580 qui anime le ZenFone 2 d’Asus) ?
Une question qui nous amène à la seconde raison : les contraintes économiques. Car, faute de réelles visions sur le potentiel de tels composants, Intel a abandonné sa série de processeurs basse consommation dont l’usage se prêtait à merveille à ce genre d’usage. Sans coeur, le projet a été abandonné. Au grand dam de Microsoft, bien entendu.