Les Etats-Unis pourraient autoriser les appels avec un mobile dans les avions

Le régulateur américain chargé des transports a suggéré la semaine dernière la possibilité d’autoriser les appels émis et reçus avec un mobile durant un vol. Un sujet tabou sur lequel se pencheront les compagnies aériennes dans les prochaines années.

La Rédac LesMobiles - publié le 14/12/2016 à 15h45

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Selon un article du Wall Street Journal, le ministère américain des Transports a ouvert la semaine dernière une boîte de Pandore : celle des appels vocaux durant un vol commercial. Un sujet au combien tabou, car, contrairement à un train ou un métro, il est difficile de se déplacer dans la cabine d’un avion pour échapper à un usager un peu trop bruyant. Si les utilisateurs des classes business sont certainement favorable à la mise en place de ce service, qui leur offrirait un moment de connectivité complémentaire (même si Internet dans les avions est d’ores et déjà possible), de nombreuses associations (d’usagers, de personnels à bord, de pilotes, ou de compagnies aériennes) ont déjà émis leur scepticisme vis-à-vis de cette recommandation.

Confort et vie privée

Ils évoquent deux questions essentielles. La première est celle du confort des usagers et du respect de la vie privée. L’avion est un endroit clos où la gêne occasionnée peut créer des tensions entre les personnes et où le respect de la vie privée n’est pas assuré (même si la faute en revient à l’indiscret personnage). Sans parler évidemment de l’espionnage par les services secrets américains dévoilés par Edward Snowden... La seconde concerne le caractère concurrentiel. Si une compagnie aérienne profite de la possibilité d’offrir ce service, quelle sera la conséquence sur l’activité de ses concurrentes qui ont choisi de ne pas le faire pour des questions de conforts ? Les compagnies aériennes estiment qu’elles devraient choisi unilatéralement si cela est possible ou non afin de ne pas créer de déséquilibre économique.

Il est clair que cette seconde préoccupation concerne davantage les entreprises que les passagers. Car, dans les faits, ceux qui voudront profiter de ce service iront chez les autres, et les autres iront ailleurs. Encore faut-il que chaque compagnie et agence de voyages joue le jeu. Autre problème soulevé : les différentes associations pointent du doigt les problèmes potentiels vis-à-vis du manque d’information. Elles estiment que les passagers devront savoir, à l’avance, quels sont les vols où les appels sont autorisés, et ceux qui ne les autorisent pas. Il faudrait peut-être même envisager de couper l’avion en deux zones de façon similaire aux anciennes zones fumeurs et non-fumeurs.

Une technologie déjà prête

La technologie est d’ores et déjà prête pour cela. Certaines compagnies aériennes proposent un accès WiFi (payant ou non) à ses passagers. La connexion se fait ensuite grâce à des satellites, comme dans les autres types de transport en commun. La seule contrainte entre un flux de données pur et un flux VoIP est la nature permanente de la connexion. Il faut que la bande montante et descendante soit active à chaque instant. Grâce aux avancées en terme de technologie, cette contrainte est pratiquement dépassée. Il ne reste donc plus qu’à.

Et ce ne sera pas pour tout de suite, évidemment. D’abord, les enquêteurs du ministère des Transports devront faire leur rapport recommandant ou non l’autorisation. Puis, il faudra que le ministère rende son verdict, publie un projet de loi qui devra passer au Congrès et au Sénat américain (avec les jeux politiques qui vont avec). Si la loi passe et que les appels sont rendus possibles, chaque compagnie devra faire son choix et s’adapter en conséquence. Dans notre pays, Air France expérimente de nouveaux usages dans les avions. Si les appels émis depuis un mobile sont testés depuis plusieurs années, ils n’ont jamais été mis en place commercialement.

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