Avec la baisse considérable de la part de marché de BlackBerry OS au niveau mondial, nous aurions pu craindre que John Chen, patron connu pour redresser des entreprises en perte de vitesse grâce à des décisions parfois difficiles, choisisse d’abandonner unilatéralement la partie matérielle de son business pour se concentrer sur ce qui lui rapporte : les applications et les solutions b-to-b.
BlackBerry DTEK60 « by TCL »
D’une certaine manière, c’est ce qu’il a fait, puisque les logiciels de BlackBerry sont désormais prépondérants dans l’activité de la société. Et le rachat de Good Technologies n’a fait que renforcer cette situation. Côté matériel, il a réduit la voilure de BlackBerry OS à son plus strict minimum (pour assurer la maintenance promise aux gourvenements et grandes entreprises) et il a pris la décision d’externaliser la production des téléphones.
TCL prend officiellement en charge la marque BlackBerry
Cela a démarré avec l’entrée de gamme, confié à Foxconn (qui a produit le Z3 et le Leap). Puis récemment le haut de gamme avec TCL qui a présenté les DTEK50 et DTEK60. Et cela continuera ainsi. Certainement satisfait des premiers retours sur les deux terminaux du propriétaire de la marque Alcatel, BlackBerry a signé un accord long terme avec TCL pour lui confier la gestion de la création des terminaux BlackBerry.
Cet accord est comparable à celui signé entre Nokia et HMD Global (sauf dans sa dimension exclusive). Cela veut dire que TCL sera désormais le seul maitre à bord pour concevoir, fabriquer, distribuer, réparer et promouvoir les terminaux BlackBerry. Bien sûr, BlackBerry pourra se charger d’en vendre dans sa boutique en ligne. Mais celle-ci pourrait également être confiée à l’industriel chinois. TCL se chargera aussi d’implanter dans les terminaux la version d’Android que BlackBerry lui confiera, avec les applications de sécurité.
Quel avenir pour la marque Alcatel ?
Dans le communiqué de presse, BlackBerry réaffirme qu’il s’agit du premier accord global signé avec un constructeur. Car le contrat avec Foxconn n’est clairement pas « global ». D’ailleurs, plusieurs pays sont exclus du partenariat qui lie les deux entreprises : Inde, Sri Lanka, Népal, Bangladesh et Indonésie. Des pays où, comme par hasard, Foxconn distribue le Leap, notamment.
Reste une question : quel sera l’avenir de la marque Alcatel dans le portfolio de TCL qui a déjà déshabillé la marque européenne pour habiller les deux derniers terminaux du Canadien. BlackBerry et Alcatel sont tous les deux positionnés sur les gammes premium. La gamme Idol subira-t-elle ce nouvel accord ? Les deux marques coexisteront-elles ? Logiquement, il n’y aura certainement aucun changement dans un premier temps. Mais comme l’a démontré Lenovo avec Motorola, des arbitrages seront nécessaires. Et compte tenu de la notoriété de BlackBerry, il n’est pas certain qu’Alcatel n’y perde pas au change.