Les smartphones et les montres connectées embarquent de plus en plus de capteurs, notamment des capteurs biométriques. Ils analysent les informations qui proviennent de notre corps, mais aussi de nos mouvements et bientôt d’accessoires que nous porterons. Nous avons déjà évoqué dans nos colonnes les lentilles de contact intelligentes dont Google a vendu une licence d’exploitation à une filiale du géant pharmaceutique suisse, Novartis. Grâce à elles, les diabétiques peuvent mesurer pratiquement en temps réel leur taux de sucre grâce aux larmes de leurs yeux.
La modularité au service de l'humain ?
Les smartphones, grâce à leur extrême adaptabilité logicielle, sont donc des outils idéaux pour augmenter notre connaissance sur notre corps, nos habitudes alimentaires et notre santé. Cependant, il faut des capteurs pour cela. Des capteurs qui ne sont pas toujours fournis dans le smartphone. Cela veut dire que l’achat d’un ou deux appareils supplémentaires est aujourd’hui nécessaire. Cela coûte évidemment cher. Sans oublier la contrainte de la compatibilité. D’où l’intérêt d’écosystème modulaire : car, un module, c’est toujours moins cher que l’appareil complet. Et quand on ne s’en sert pas, cela ne rend pas l’ensemble du système obsolète.
Google a clairement été en tête de ce combat avec Ara. Mais des contraintes plus économiques qu’humanistes ont eu raison du smartphone modulaire. Heureusement, d’autres industriels ont tenté l’aventure avec plus ou moins de succès. C’est le cas de LG avec G5. Et c’est le cas de Lenovo avec la famille Moto Z et ses Moto Mods. Si le projet coréen va certainement s’éteindre, son homologue sino-américain va perdurer. Lenovo l’a en effet confirmé il y a deux semaines. La firme promet même de nouveaux modules tous les trimestres de 2017, au moins (dont un potentiellement compatible Tango).
Dix-sept projets potentiels
Encore faut-il des idées ! Pour cela, rien ne vaut un bon vieux Hackathon auquel ont assisté nos confrères de TechRadar. Des développeurs. De la cellule grise en pagaille. Des échanges d’idées. Et hop : voilà des modules qui pourraient voir le jour dans les prochains mois, si Lenovo est conquis. Dix-sept projets auraient été présentés au jury. Et trois d’entre eux ont été sélectionnés pour étudier la faisabilité industrielle. L’un d’entre eux offre au smartphone une sortie optique pour de l’audio très haute définition. Un autre ajoute des boutons pour les gamers (ça fera plaisir à certains d’entre nous !).
Mais c’est le troisième qui vaut le détour. Il s’appelle Bella. Et son objectif est d’analyser l’élasticité de la peau du visage, les particules dans l’air et la puissance des rayons UV. Grâce à ces éléments, l’application associée au module offre des conseils pour l’entretien de la peau. Des conseils santé et cosmétiques, évidemment. Pami les autres projets présentés, TechRadar en rapporte d’autres liés à l’humanitaire et la santé. Certains analysent le glucose dans le sang et gèrent l’insuline, tandis que d’autres testent si l’eau est potable. Tous ces exemples montrent à quel point la mobilité (et pas simplement la téléphonie) peut influer dans notre vie. Et pas toujours de façon à nous distraire.