En août dernier, lors de sa seconde conférence Unpacked de 2016, Samsung a dévoilé le Gaalxy Note 7, une phablette haut de gamme qui allait connaitre un succès fulgurant dont la dynamique sera stoppée net par une série d’accidents. Le smartphone surchauffe et sa batterie explose. Devenu un danger pour les utilisateurs, le Galaxy Note 7 sera rappelé une première fois pour être remplacé, puis sera rappelé une seconde fois et retiré du catalogue de la marque. Un échec considérable pour la firme coréenne qui doit alors s’appuyer uniquement sur son Galaxy S7 Edge pour affronter les phablettes concurrentes, Mate 9 de Huawei et iPhone 7 Plus d’Apple en premier lieu.
Suite à ce désastre financier, qui a coûté 5 milliards de dollars à court terme, mais dont l’impact économique se répercutera sur plusieurs années, Samsung a entamé deux chantiers. Le premier est la mise en place de nouveaux processus de sécurité pour améliorer la fiabilité des produits et des composants. Le premier est une enquête interne pour comprendre les causes de ces explosions. Elle a été confiée à trois cabinets différents. Ceux-ci ont rendu leurs avis mi-décembre. Samsung a donc rédigé un rapport exhaustif dont les conclusions seront rendues publiques lundi 23 janvier. Une conférence de presse aura lieu à Séoul où les dirigeants de la firme répondront aux questions.
Un problème de design du mobile ...
Cependant, une partie du rapport a déjà été dévoilée. Le Wall Street Journal a en effet publié un article qui dévoile les deux raisons principales citées dans le document. Première raison de la surchauffe : les batteries utilisées dans le smartphone auraient été trop grandes. Ce qui peut avoir deux significations. Soit la batterie n’était pas conforme au cahier des charges de Samsung, compte tenu du châssis de la phablette. Le sous-traitant est donc en tort.
Soit le modèle de batterie choisie par Samsung était trop grand vis-à-vis de la place qui lui était réservée. Et c’est Samsung qui serait la cause du problème. Rappelons qu’une batterie dégage de la chaleur en fonctionnant. Cette chaleur s’évacue grâce aux châssis métalliques (par conduction). Avec une coque en verre, cette technique est moins probante. Il faut donc plus de place à la batterie pour qu’elle fonctionne sans crainte d’une surchauffe.
... et d'usinage des batteries
La seconde raison évoquée dans le rapport de Samsung, et dévoilée par le quotidien économique américain, est un usage défectueux. Plusieurs affirmaient déjà précédemment que SDI (la filiale de Samsung en charge de produire des batteries) avait été mise en cause lors du premier rappel du Note 7. Cependant, il semble que le manufacturier hongkongais Amperex Technology, qui fournissait également des batteries, n’était pas hors de cause. Si Samsung affirme effectivement lundi qu’Amperex lui a fourni des batteries défectueuses, cela aura certainement des conséquences significatives.
Selon le Wall Street Journal, Samsung aurait d’ores et déjà dévoilé ses conclusions aux organismes réglementaires, notamment aux États-Unis, afin de rassurer les pouvoirs publics sur l’absence de risque pour les usagers à utiliser ses autres produits. Le groupe aurait également présenté un plan d’action en huit points pour renforcer la sécurité et la qualité des produits que la marque commercialise. Ces huit points concernent aussi bien la conception initiale, les usines de production, les sous-traitants et l’ensemble des acteurs en charge des tests. Samsung espère ainsi redorer son image, laquelle a été écornée par les faits divers à répétition liés à sa phablette.