Tout savoir sur : Samsung Electronics veut faire payer Samsung SDI pour le Note 7
C’est une drôle de conséquence dans l’affaire du Galaxy Note 7 : Samsung Electronics, la société qui produit les produits électroniques grand public comme les smartphones et les téléviseurs, s’est retourné contre ses deux fournisseurs de batteries pour obtenir des compensations financières suite au rappel du Galaxy Note 7 et à son retrait commercial. Parmi les deux fournisseurs visés, Samsung SDI, une autre filiale du chaebol coréen.
SDI devra payer...
Cela n’est évidemment pas surprenant. Rappelez-vous : plusieurs études, dont certaines sont indépendantes et d’autres commandées par Samsung Electronics, ont affirmé que les problèmes techniques du Note 7 ne venaient pas du design ou de l’assemblage du smartphone, mais bien d’un problème de manufacture de la batterie. Et plus précisément de deux problèmes distincts : un premier chez Samsung SDI, qui fournit 70 % des batteries de la phablette, et l’autre chez ATL, le fabricant chinois qui perdu son contrat avec Samsung au profit de son concurrent japonais Murata.
Selon un article du quotidien The Korea Herald citant des sources anonymes, les négociations entre les deux sociétés soeurs sont encore en cours, mais le tour que prennent les discussions n’est pas encourageant. Car Samsung Electronics a perdu beaucoup d’argent (58 milliards d’euros de pertes d’exploitation). Et, même si Samsung SDI compte les mêmes actionnaires, le leader mondial de la téléphonie ne compte pas assumer seul cela.
... Reste à savoir combien ?
Samsung SDI est prête à payer une partie des pots cassés. Elle aurait provisionné 78 millions d’euros pour compenser une partie des pertes occasionnées par les batteries. Cependant, même s’il est considérable (car SDI a non seulement aussi perdu de l’argent dans l’histoire du Note 7, mais connait aussi une baisse de son activité sur un autre secteur, l’automobile), le montant ne serait pas à la hauteur de la demande de Samsung. Il faut dire qu’il y a un monde entre les 58 milliards de Samsung et les 78 millions de SDI. Et le concepteur de batteries devra certainement mettre davantage au pot. Les négociations tourneraient donc autour d’un chiffre à mi-chemin entre les propositions des deux camps.
Nous nous posons beaucoup de questions concernant la compensation demandée par Samsung auprès de SDI. Nous comprenons que, financièrement, il n’est pas possible de laisser Samsung Electronics assumer une faute dont elle ne serait pas fautive, si les rapports sont exacts. En outre, le message renvoyé au marché d’un abandon de la compensation en faveur de SDi ne serait pas bon. Toutefois, les deux sociétés appartiennent au même groupe. Ce n’est donc pas comme si toutes les relations commerciales seront coupées entre elles. Ensuite, l’argent changera peut-être de main, mais ce qui sera perdu d’un côté devra être compensé de l’autre. Donc... à quoi bon ?
Une bataille pour la Bourse ?
En outre, le montant demandé par Samsung Electronics semble être largement supérieur aux capacités de paiement de SDI. Ce qui veut dire que, si SDI paie le montant demandé, le fabricant de batteries sera au mieux fragilisé, au pire exsangue. Quel serait l’avantage pour Samsung Electronics de mettre à mal une société faisant partie du même groupe ? Le seul bénéfice que nous voyons est celui de créer une image d’intransigeance à renvoyer aux partenaires et aux actionnaires qui douteraient de la capacité du fabricant coréen à se relever après une telle mésaventure. En outre, les comptes de résultats de Samsung Electronics, plus regardés que ceux de SDI, seraient plus beaux. En clair, ce serait pour caresser la Bourse dans le sens du poil.
