Per Ekman est le vice-président de HMD Global pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il est Finlandais. Et il fait partie de ces managers qui ont tout vécu chez Nokia où il est entré après plusieurs années chez le constructeur suédois Saab. Il a connu l’ascension international et leadership mondial des années 2000, l’arrivée des smartphones (pour ne pas dire de l’iPhone) en 2007, la perte de vitesse au début des années 2010, le rachat par Microsoft en 2013 (effectif à partir du printemps 2014) et de nouveau l’indépendance avec HMD Global, l’entreprise qui détient les droits d’exploitation de la marque Nokia en téléphonie et sur les tablettes.
Nokia 6
Pas de surcouche
En sachant tout cela, nous avons lu avec intérêt un article publié par nos confrères de Gulf News à l’occasion d’une interview que Per Ekman leur a accordée. Car, il y a dévoile quelques points importants de la stratégie de HMD Global, ainsi que quelques réflexions vis-à-vis des autres initiatives auxquelles il a participé. Le point important concerne le voeu de Nokia de toujours proposer l’interface Android la plus simple. Il affirme qu'il n’y aura pas de surcouche dans les téléphones Nokia (comme chez Motorola). Deux avantages à cela : les mobiles disposeront plus rapidement des mises à jour d’Android (contrairement à un Samsung qui met un an à faire migrer le parc de mobiles éligibles) et cela offre l’opportunité à Nokia de travailler avec Google pour une meilleure intégration des outils de la firme.
Il annonce par exemple que Google Assistant y sera bientôt poussé. Une très bonne nouvelle, même s’il ne s’aventure pas à énoncer quels seront les modèles concernés. Car certains disposent de plates-formes très légères qui pourraient risquer d’altérer l’expérience utilisateur. La bonne nouvelle serait qu’Assistant arrivent sur les trois modèles déjà dévoilés (Nokia 3, Nokia 5 et Nokia 6). Mais, de notre point de vue, il est possible que le Nokia 6 soit le seul. Per Ekman ne cite pas le troisième avantage de ne pas développer de surcouche : les frais que cela implique.
Des OS de niche
Nous avons également relevé avec amusement les propos tenus par Per Ekman sur le choix d’Android vis-à-vis des autres OS mobiles actuellement disponibles. « Symbian et Microsoft étaient davantage des plates-formes de niche et ne parvenaient pas à répondre aux attentes des consommateurs en terme d’application ». Nous nous souvenons à quel point Nokia a pu défendre Symbian et Windows Phone / Windows 10 Mobile quand la question des applications (ou de l’absence d’applications) était soulevée. Notamment au tout début des années 2010 quand les patrons locaux de Nokia, poussés par leur direction générale, affirmaient haut et fort que les applications ne sont qu’un gadget. L’histoire leur a donné tort : tous les OS récents qui ont périclité ou disparu ont tous été victimes du manque d’applications. BlackBerry OS, Symbian, Bada, webOS, Windows 10 Mobile, Firefox OS, Ubuntu Mobile, etc.
Dernière information à relever dans cette interview : les feature phones sont un axe de développement considérable pour la firme finlandaise. Il s’est vendu, selon IDC, près de 120 millions de ces téléphones en Afrique en 2016, en progression de 16,1 %. Cela correspond à 55,7 % du marché global africain (contre 53 % en 2015). Et Nokia ne représenterait que 6 % à 7 % des ventes de feature phones dans la région (soit une très grande marge de progression). D’où l’importance du Nokia 150 et, surtout, du nouveau Nokia 3310 présenté à Barcelone.