Tout savoir sur : Apple et Foxconn associés pour racheter la mémoire flash de Toshiba ?
La semaine dernière, nous évoquions dans nos colonnes la vente de la division mémoire flash de Toshiba. Il s’agit de la seconde activité dont le consortium japonais se sépare, après la cession de sa division dédiée aux capteurs photo (laquelle a été reprise par son compatriote Sony). Le but est de renflouer les caisses suite au scandale dont Toshiba a été le sujet, il y a près d’un an et demi (la firme gonflait artificiellement ses comptes de résultat). Cette vente est particulièrement scrutée, parce que Toshiba est le numéro 2 du marché de la mémoire flash, derrière Samsung et devant (dans le désordre) Sandisk, Micron, SK Hynix et Intel. Celui qui empochera la mise sera, de facto, un poids lourd de cette industrie.
Y aura-t-il bientôt que des composants créés par Apple dans l'iPhone ?
(ici, l'iPhone 7 démonté par iFixit)
Apple participe...
Un premier article de Reuters affirmait la semaine dernière que de nombreux industriels ont participé à la première étape des enchères. Nous y retrouvons trois des quatre concurrents plus petits cités précédemment. Samsung ne devrait pas être autorisé à y participer pour ne pas risquer un abus de position dominante (déjà que le chaebol coréen connait quelques soucis judiciaires avec le successeur de son président, il ne faudrait pas en rajouter). D’autres sociétés semblent aussi intéressées. L’agence de presse citait Broadcom, Amazon, Google et... Apple.
La présence d’Apple n’est pas si surprenante puisque la firme de Cupertino travaille sur son indépendance technologique. Nous avons évoqué les GPU et les chipsets de contrôle des batteries. Alors, pourquoi pas la RAM et le stockage ? Cela semble évidemment logique dit comme cela. Cependant, il y a un hic que nous avions soulevé : Apple ne dispose pas de ses propres usines (outre la petite structure achetée en 2015 à San José), ni pour les composants, ni pour les produits. La firme conçoit ses chipsets et ses iPhone, mais confie à d’autres le soin de les fabriquer. L’activité d’Apple n’est pas censée évoluer vers la manufacture.
... mais pas tout seul !
Heureusement, Reuters a publié un nouvel article à ce sujet qui explique pourquoi Apple participe à l’enchère de Toshiba et surtout comment. L’information provient de la télévision japonaise NHK. Selon cette dernière, Apple ne souhaite pas racheter le pôle de l’industriel japonais, mais en contrôler une partie seulement. Une autre reviendrait à... Foxconn, l’éternel partenaire industriel de Tim Cook. C’est ce dernier qui prendrait en charge les usines et la manufacture. Et il développerait une fois encore son offre de composants, après le rachat de Sharp (et de sa division composants) il y a un an.
Le montage financier serait donc celui-ci. Apple investirait plusieurs milliards de dollars pour remettre la division de Toshiba sur les rails. La firme prendrait alors une participation supérieure à 20 % (pour atteindre certainement la minorité de blocage). Toshiba conserverait une partie du capital de cette entité, afin de conserver une direction nippo-américaine (et non américano-taïwanaise). Le but : adoucir les agences gouvernementales de Tokyo qui accepteront plus facilement l’opération. Le reste reviendrait certainement à Foxconn.
Alors, le gagnant est.... ?
De tous les projets qui ont été déposés pour les enchères, seuls quatre auraient été retenus par la firme japonaise : celui de Broadcom, soutenu par un fonds d’investissement, celui de SK Hynix (qui aimerait bien recoller avec Samsung grâce à cette opération), celui de Sandisk (filiale du groupe Western Digital) et celui de Foxconn. Et donc celui d’Apple. Reste à savoir si Tsohiba sera plus sensible aux arguments de la firme de Cupertino plutôt qu’à ceux des autres participants.