Tout savoir sur : Google saucissonne Android pour faciliter les mises à jour
Nous le rappelons tous les mois lors de notre rapport sur la fragmentation d’Android : le nombre de smartphones qui profitent d’un vrai suivi des mises à jour pendant leur période de support est minime. Même si les chiffres sont à la hausse, avec une vraie prise de conscience de la part des constructeurs (notamment ceux positionnés sur le segment low-cost) qu’appliquer des mises à jour permet de lutter contre le piratage et les virus (et pas simplement les attaques mondiales comme Wannacry qui a secoué de nombreuses entreprises et services en ligne), ils restent relativement faibles vis-à-vis d’iOS et d’Apple, mais aussi vis-à-vis de ce qu’il faudrait faire.
Un problème de surcouche ?
Google lutte depuis plusieurs années pour faire face à ce problème, même si la volonté de la firme de Mountain View est parfois contreproductive dans la mesure où les constructeurs n’ont parfois ni le temps, ni l’argent pour appliquer toutes les mises à jour sur leur parc installé. Trois initiatives intéressantes ont été prises : les patchs de sécurité, décorrélés des mises à jour système, les briques logicielles indépendantes pouvant être mises à jour grâce au Play Store, ou encore Nexus et Android One, deux lignes de produits dépourvues de surcouche et qui bénéficient des mises à jour très rapidement. Cependant, malgré cela, rien n’y fait.
Etapes du développement d'une ROM Android
Pourquoi ? Principalement à cause des surcouches et des modifications des constructeurs et des opérateurs. En modifiant AOSP, chaque constructeur rend impossible la mise à jour automatique par Google du système d’exploitation, même les parties qui n’ont pas été touchées. Aujourd’hui, il faut que chaque constructeur prenne la nouvelle version, applique les changements souhaités, règle les pilotes pour la compatibilité et soumette le résultat aux opérateurs, pour chacun de ses modèles. C’est fastidieux. Alors que la surcouche, une fois encore, ne concerne pas l’ensemble du système.
La surcouche devient indépendante d'Android
D’où l’idée de Project Treble. Il s’agit d’un projet en cours de développement chez Google dont le but est de réduire le temps et l’argent nécessaire à la mise à jour d’un produit sous Android, que ce soit un Pixel ou un Galaxy. L’idée est de séparer hermétiquement la partie profonde du système de la partie cosmétique des ajouts fonctionnels des constructeurs. La première serait prise en charge par Google, qui publierait des mises à jour indépendantes des surcouches. La seconde, dont se charge la marque ou l’opérateur, resterait théoriquement inchangée quelle que soit la version d’Android.
Ainsi, toujours en théorie, un constructeur qui souhaite faire migrer un mobile d’une version à une autre n’aurait qu’à appliquer sa surcouche sur la nouvelle version, sans faire aucun changement structurel. Bien sûr, tout cela est théorique, car une surcouche n’est pas qu’un habillage. Il y a aussi les optimisations, les fonctions additionnelles, les pilotes pour chaque configuration (chipset, mémoire, écran, modem, codecs audio...), etc. Cependant, l’idée est bonne et pourrait effectivement améliorer la rapidité des mises à jour. Il pourrait même y avoir de nouveaux constructeurs qui se décideront enfin à appliquer au moins une mise à jour sur chaque produit. Une vraie révolution.
Résultat à suivre fin 2018
Reste à savoir si les constructeurs joueront le jeu. Pour le savoir il faudra attendre l’année prochaine. En effet, la première version compatible sera Android O, qui sortira cette année. Et pour constater un changement, il faudra attendre que deux versions soient disponibles. Soit Android O et Android P, lequel devrait être officiel dans un an pour une diffusion qui démarrerait fin 2018...