Cette semaine, ARM a dévoilé trois nouvelles références d'architecture, soit la plus grande mise à jour de sa gamme depuis l'arrivée du 64-bit. Il s'agit de deux coeurs applicatifs Cortex et d'un processeur graphique Mali, lesquels iront équiper les composants de fondeurs tels que MediaTek, Qualcomm (pour le Cortex le plus efficicient d'entre eux), Samsung, Broadcom, HiSilicon, Spreadtrum,Texas Instrument, LeadCore, etc. Ce qui représente plus des trois quarts du marché en volume (sachant que le haut de gamme de Qualcomm et les chipsets Apple ne les utilisent pas).
Remplacement incrémental
La première des trois architectures est le Cortex-A75. Il remplacera le Cortex-A73. ARM promet des performances 20 % plus élevées vis-à-vis de ce dernier, à fréquence de fonctionnement égale, tout en étant aussi frugal en énergie. Évidemment, pour l'utilisateur final, ce ne sera pas forcément aussi évident, car tout dépendra ensuite des choix des fondeurs en terme d'ergonomie, de finesse de gravure et de mémoire vive associée. Rappelons l'exemple du Snapdragon 810 : est-il vraiment plus puissant que le Snapdragon 805, lequel était pourtant pourvu de deux fois moins de coeurs ? Vous retrouverez ce coeur dans les futurs Kirin de Huawei et les futurs Helio de MediaTek.
La seconde architecture est, elle, attendue chez tous les fondeurs. Il s'agit du Cortex-A55. Il remplace enfin le vieillissant Cortex-A53. Celui-ci est certainement arrivé au bout du bout de ses capacités dans le Snapdragon 626 et le Helio P20/P25 de MediaTek. Le Cortex-A55 offrira de meilleures performances et, surtout, sera encore moins gourmand en énergie (le Cortex-A53 ne l?était déjà pas beaucoup quand il était gravé à 16 ou 14 nm). ARM promet qu'il consommera 15 % d?énergie en moins à performances égales.
Il y a deux points communs entre les A55 et A75. Le premier est le nouveau jeu d'instruction, ARMv8-A, qui offrira un nouveau niveau de contrôle sur le CPU et le GPU. Le second point commun est une extension du premier : il s'agit d'une nouvelle architecture big.LITTLE appelée DynamIQ big.LITTLE. L'idée est d'apporter plus d?hétérogénéité dans la conception des chipsets et l'association des coeurs. Aujourd?hui, les coeurs des chipsets sont regroupés par groupes pairs : deux, quatre ou huit. Avec DynamIQ, il est possible d'avoir un coeur big puissant (un Cortex-A75) et trois, cinq ou sept coeurs LITTLE économes (des Cortex-A55). Les combinaisons sont nombreuses. Reste à les imaginer. Évidemment, cela ne fonctionnera qu'avec les coeurs Cortex-A75 et Cortex-A55.
Un GPU pour l'intelligence artificelle
Dernière architecture officialisée : le Mali-G72. Il s'agit du second coeur graphique de la génération G7x. Il remplacera évidemment le G71 et accompagnera le G51. Le G72 fonctionne à 850 MHz. Il se grave en 16 nm. Il offre des performances 40 % meilleures que son prédécesseur en terme de puissance pure et 25 % d'efficacité énergétique. ARM compare même le G72 à des GPU de PC portable, estimant qu'il est capable de rivaliser avec certains d'entre eux. Mais il faut pour cela les multiplier : il en faut huit pour obtenir des résultats équivalents à une nVidia GeForce entrée de gamme.
Selon ARM, le G72 est taillé pour les usages de demain, comme l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle. Ces usages dépendront cependant de la stratégie de chaque fondeur, notamment sur le haut de gamme. Samsung implante généralement 12 coeurs dans ces Exynos premium. MediaTek en inclue quatre seulement. Huawei en intégrait quatre jusque l'année dernière. Avec le Kirin 960, il double enfin la mise.