Tout savoir sur : L’usine britannique de Vertu est en liquidation judiciaire
Voici une information qui peut paraitre étonnante compte tenu des événements précédents. L’usine de fabrication de Vertu a été placée en liquidation judiciaire, alors que la marque a été récemment rachetée. L’histoire est rapportée par le périodique économique Financial Times et le quotidien britannique The Telegraph. La liquidation judiciaire a été prononcée cette semaine par la Haute Cour de justice anglaise. Les 200 employés qui y travaillaient seront rapidement licenciés.
Des dettes trop lourdes
Cette situation peut paraître paradoxale dans la mesure où la marque Vertu a été rachetée en mars dernier par Hakan Uzan auprès du fonds d’investissement hongkongais Godin Holdings. Depuis, l’homme d’affaires turc a signé un partenariat avec TCL pour la conception et la fabrication de terminaux de luxe, dont la plate-forme technique à la hauteur de l’ambition de la marque. Un premier contrat de prestation a été signé en juin d’un montant de 40 millions de dollars. Il concernait alors 30 000 terminaux. Le partenariat signé entre TCL et Vertu spécifiait que les mobiles seraient assemblés dans l’usine britannique de la marque de luxe.
Alors, où est le problème ? Le premier détail à comprendre, c’est que la marque Vertu et l’usine de fabrication sont deux entités économiques différentes. L’une a été rachetée par Hakan Uzan. L’autre non. Et c’est logique : cette partie du groupe Vertu est largement déficitaire : la société a accumulé des dettes à hauteur de 128 millions de livres sterling. Hakan Uzan a proposé un plan de reprise de cette activité financé à hauteur de 1,9 million de livres. Soit un peu plus de 10 % de la somme due.
Echec du plan de sauvetage
La Haute Cour a estimé que ce n’était pas suffisant pour combler les créances et a préféré placer l’usine en liquidation. Accordant une interview à nos confrères de The Telegraph, le porte-parole de Vertu explique que la nouvelle société Vertu ne pouvait faire une offre financièrement plus élevée sans mettre en péril sa viabilité. Nous pensons également que Hakan Uzan a préféré abandonner cette usine. D’abord parce qu’une usine basée au Royaume-Uni coûte aussi beaucoup plus cher qu’en Chine, même si ce coût est justifié par le savoir-faire de la main d’oeuvre. Ensuite parce que le passif aurait freiné sa capacité de développement.
L’avenir de Vertu n’est pas mis en danger par la fermeture de cette usine. Deux raisons. D’abord parce que Hakan Uzan pourra toujours développer une autre usine, reprenant peut-être les anciens salariés, s’il souhaite faire cet investissement. Il pourra aussi confier intégralement la production à un prestataire (TCL pour ne pas le nommer) s’il ne souhaite prendre ce risque. Seconde raison, l’activité de conception et de commercialisation est détachée de l’activité de fabrication. Ce qui est confirmé par le porte-parole : « aucune autre partie du groupe ne sera affectée par cette conclusion ».