La saison estivale est souvent plus calme côté sorties de smartphone. C’est donc l’occasion rêvée pour les patrons des grands groupes de revoir la stratégie de l’entreprise. D’autant que cela coïncide généralement avec le bilan financier semestriel. Pour Huawei, ce bilan estival n’est pas anodin, car l’entreprise s’apprêterait à abandonner les segments de marché où les téléphones sont vendus les moins chers. Un peu comme Samsung, par exemple, qui ne vend plus de téléphone sous la barre des 219 euros (il s’agit du prix du Galaxy J3 (2017), le moins cher des Galaxy en France).
Plus de low-cost chez Huawei
L’information a été officialisée par Richard Yu, le patron de la branche grand public de Huawei. Celui-ci s’est exprimé au micro de nos confrères de Bloomberg lors de la présentation de ses résultats financière sur le premier semestre 2017 et a exprimé sa stratégie sur la seconde partie de l’année, notamment avec la sortie du Mate 10 (qu’il annonce par la même occasion). La phablette sera le porte-étendard de la marque pour les fêtes de fin d’année et l’accent sera mis sur la batterie, l’affichage et la photographie. Comme l’année dernière en quelque sorte.
Du premium donc chez Huawei. Et pour le reste ? Du milieu de gamme, sans aucun doute, mais, surtout, pas de low-cost. Richard Yu explique que les ventes générées par les segments où le mobile est vendu à très bas prix ne rapportent plus assez d’argent à l’entreprise. Même si les ventes sont bonnes, la marge est « extrêmement faible » et les bénéfices insuffisants. Il y aura donc certainement quelques changements très prochainement dans les gammes de la marque, notamment dans les gammes Enjoy et Y.
Pas d'expansion aux Etats-Unis
Sur la première partie de l’année, Huawei a réalisé un chiffre d’affaires de 283,1 milliards de yuans (10,6 milliards d’euros), soit une croissance de 15 %. Cette progression est bonne, mais elle est deux fois moins forte que celle de 2016. En abandonnant les segments low-cost, la firme devrait donc voir son chiffre d’affaires augmenter encore (mais encore un peu moins vite). Mais, surtout, les bénéfices devraient monter fortement, ce qui donnerait à Huawei des moyens financiers supplémentaires pour le marketing, la R&D et les partenariats tels que celui signé avec Leica.
L’abandon du low-cost n’est pas la seule décision importante de Huawei sur ce second semestre. Richard Yu dévoile également quels sont ces trois secteurs géographiques prioritaires. Il s’agit de la Chine, bien évidemment, de l’Europe (où les marque Huawei et Honor fonctionnent très bien) et le Japon, un choix étonnant compte tenu des difficultés commerciales que rencontrent les marques étrangères dans l’archipel, Apple étant l’exception qui confirme la règle. Vous remarquez aussi l’absence de l’Amérique du Nord dans ce choix, et c’est logique : malgré le partenariat avec Google sur le Nexus 6P, Huawei n’a jamais réussi à convaincre les consommateurs américains, contrairement à TCL (Alcatel) et ZTE.