Tout savoir sur : Qualcomm bientôt avalé par Broadcom ?
Le marché des chipsets n’a jamais été aussi important, notamment parce que les smartphones sont toujours de plus en plus nombreux. Nous ne parlons pas ici uniquement des processeurs, mais aussi des composants liés à l’audio, la vidéo, les contrôleurs pour la batterie, les barrettes de mémoire (RAM et stockage), ou encore les modems. Et dans ce marché, les très grands fabricants de mobiles sont de plus en plus importants (en terme de volume ou de valeur) et de moins en moins nombreux.
Concentration du marché
Les concepteurs de composants doivent donc les chouchouter et trouver de nouveaux arguments pour les séduire, sans pour autant perdre tous les leviers de négociation. Un équilibre complexe que seul un grand groupe, avec un large catalogue, est capable d’atteindre. Arriver à cet objectif serait l’une des principales raisons qui amèneraient Broadcom, fondeur américain bien connu pour ses modems WiFi (il équipe notamment les produits Apple), a tenté cette semaine de racheter Qualcomm, autre fondeur connu (notamment pour ses Snapdragon, nota).
Ce rachat titanesque a fait l’objet d’une fuite ce week-end dans les pages du Wall Street Journal. Elle a ensuite été relayée par la totalité des médias économiques américains, dont Bloomberg. Selon les analystes financiers, Broadcom profiterait d’une valorisation boursière assez basse de Qualcomm pour faire une proposition de rachat à 70 dollars l’action, soit une valorisation de 100 milliards de dollars. Ce qui en ferait l’acquisition technologique la plus importante de l’histoire.
Une pierre, deux coups
Si cela arrivait, ce qui est loin d’être une certitude, Broadcom s’emparerait non seulement des Snapdragon, des modems et des licences fondamentales de Qualcomm, mais aussi de NXP, société néerlandaise en cours de rachat par le fondeur de San Diego. L’association de ses trois acteurs déboucherait sur un groupe se positionnant à la troisième place mondiale du marché des chipsets, derrière Samsung et Intel. Une place assez importante pour séduire et négocier avec Apple, notamment.
En toute logique, les actionnaires de Qualcomm refuseront cette proposition de rachat, estimant en premier lieu que le prix est largement en dessous de la véritable valeur de l’entreprise. En effet, même si le prix d’achat évoqué, 70 dollars, est au-dessus du cours de bourse de Qualcomm (55 dollars avant l’article du Wall Street Journal), l’action a perdu beaucoup de sa valeur en un an. En effet, l’année dernière, elle était positionnée au-dessus des 70 dollars. Une source anonyme de Bloomberg confirme même qu’il s’agit d’une opportunité de la part de Broadcom.
Position de faiblesse
Une opportunité que celui-ci n’aurait pu prendre si Qualcomm n’était pas en position de faiblesse. Car, même si les résultats de la société restent bons, les problèmes de la société vis-à-vis de certaines autorités de régulations (en Chine, en Europe, en Corée et aux États-Unis), sans parler de la bataille judiciaire contre Apple, qui se fournit de plus en plus chez Intel et qui représentait tout de même 20 % des ventes de modems Qualcomm il y a encore un an, plombent considérablement son cours de bourse. Une bataille qui continuait en fin de semaine dernière : selon Reuters, le fondeur portait plainte contre la firme de Cupertino pour rupture de contrat, affirmant qu’elle a divulgué des informations confidentielles à Intel.