Voilà un accord qui devrait faire du bien à Qualcomm. Car le fondeur ne vit pas une période facile. Visée par des enquêtes internationales, en conflit avec Apple devant les tribunaux, sujette d’une offre de rachat plus ou moins hostile de la part de Broadcomm parce que son cours de bourse est à la peine, l’entreprise se doit de montrer aussi un visage conquérant. Et quoi de mieux qu’un contrat commercial signé avec trois des six plus grands producteurs de smartphones dans le monde ?
Une promesse d'achat...
Cet accord a été signé avec Oppo, Vivo et Xiaomi, lesquels sont positionnés parmi les cinq premières marques de téléphonie en volume aussi bien en Chine qu’en inde. La signature de ce contrat a été réalisée lors d’une visite du président des États-Unis Donald Trump, en visite à Beijing, et en présence du président chinois, Xi Jinping. Dans la délégation commerciale de Donal Trump se trouve le PDG de Qualcomm, Steve Mollenkopf. En face, nous retrouvions, Lei Jun pour Xiaomi, Chen Mingyong pour Oppo et Shen Wei pour Vivo.
L’accord signé avec Xiaomi, Oppo et Vivo concerne l’achat de composants dans le catalogue de Qualcomm. Le montant des achats que feraient les trois marques dans le cadre de ce partenariat s’élèverait à 12 milliards de dollars sur les trois prochaines années. Soit une promesse d’achat de 4 milliards de dollars par an, minimum (car, oui, Qualcomm acceptera d’en vendre plus si besoin est...).
... qui n'est pas obligée d'être tenue
C’est une coquette somme, puisque cela correspond à un peu moins de 20 % de son chiffre d’affaires annuel (22,3 milliards de dollars sur l’exercice 2017). Il n’est pas précisé si cette somme se répartira équitablement ou non, aussi bien entre les trois marques que sur les trois années calendaires.
Cet accord commercial n’en est pas vraiment un. Il s’agit davantage d’une promesse d’achat. Cela s’appelle très exactement un mémorandum d’entente. Toutes les parties ne sont pas tenues de respecter à la lettre tous les termes de cet accord. À commencer par le montant et le délai pour l’atteindre. Ce qui veut dire que, au final, si rien ne se passe, personne ne pourra en vouloir à personne.
Ambition occidentale ?
Cependant, c’est un accord intéressant, car il montre que les trois marques ont envie d’acheter des composants Qualcomm. Et puisqu’elles sont toutes déjà consommatrices de chipsets Snapdragon, il parait évident que cet accord ne concerne pas les processeurs, mais plutôt les modems. Les fameux modems qui sont aujourd’hui au coeur de toute l’actualité de Qualcomm.
Et, par extrapolation, nous pouvons en déduire que les trois marques montrent ici leur volonté d’implantation en occident, notamment aux États-Unis où un modem Qualcomm est plus que recommandé pour être compatible avec toutes les bandes de fréquence. Reste à savoir avec quels produits elles comptent envahir le globe...