Tout savoir sur : Google sait où vous êtes, même si vous ne le voulez pas !
Hier, nous rapportions dans nos colonnes une information en provenance d’un développeur qui semble se spécialiser dans l’étude des processus et des applications cachées dans les ROM Android. Celui-ci a par exemple découvert que les smartphones de Wiko transmettent chaque mois des informations non nominatives (mais tout de même assez détaillées, comme l’IMEI, le numéro de série, la version de la ROM Android, la localisation, etc.) aux serveurs de sa maison-mère Tinno. Et ce évidemment sans demander d’autorisation...
Ils vous surveillent tous !
Tout le monde collecte de la donnée
Cela en a choqué certains. Si bien que la firme a décidé de corriger l’ensemble des ROM afin de demander à tout un chacun s’il souhaite partager ces informations à l’avenir (dans le but d’une amélioration des services de Wiko et certainement une analyse des habitudes de consommation). La pratique est identique. Sauf qu’il est possible de choisir si c’est oui, ou si c’est non. Et ce changement à lui seul est une bonne nouvelle. D’autres constructeurs, dont Apple, font exactement la même chose : relever des informations pour améliorer l’existant.
Même si nous sommes loin des pratiques du piratage, accepter que l’usager soit simplement au courant des informations qui partent de son smartphone est certainement le point essentiel. C’est ce que l’on appelle le droit d’usage des informations privées. Et cela ne semble pas être une priorité chez Google. À en croire une enquête réalisée par le magazine en ligne Quartz, la firme de Mountain View collecte depuis le début de l’année 2017 des données géolocalisées (identifiant des antennes-relais GSM à proximité) sur tous les smartphones Android sans demander l’autorisation à qui que ce soit.
Collecte systématique et permanente
Mieux encore, les données sont automatiquement (et en permanence) envoyées chez Google, même lorsque les services de géolocalisation sont désactivés (et donc que vous ne voulez pas que cette information soit partagée). Ce processus est également actif même si aucune carte SIM n’est présente dans le téléphone. Ce n’est pas surprenant, car il existe le mode urgence qui permet de composer un numéro d’urgence sur n’importe quel mobile, bloqué ou non, avec ou sans SIM.
Contacté par nos confrères, un porte-parole confirme l’information, expliquant qu’il s’agit d’une pratique pour optimiser la vitesse du système de messagerie. Il assure en outre que l’information n’est pas stockée et que Google ne s’en sert pas pour créer des statistiques. En revanche, il confirme que cette pratique se fait sans l’accord des propriétaires de Mobile. Et elle se fait sans dissociations de la typologie de consommateurs. Quartz cite par exemple les victimes d’abus qui cherchent justement à cacher leur localisation et qui ont désactivé le paramètre dans leur mobile. Ce n’est qu’un exemple. Et nous ne parlons même pas des personnages publics.
Pas de but marketing, uniquement technique
Selon les propos du porte-parole, la donnée n’est pas utilisée à des fins marketing ou statistique. Elle est juste utilisée pour mesurer le trafic d’une antenne générée par les produits sous Android afin d'optimiser les flux d'informations. Mais si la donnée existe et est stockée, qui pourrait empêcher demain Google de la valoriser ? Et qui empêcherait les hackers de se connecter à ce serveur pour examiner tel numéro IMEI qui se connecte à telle antenne relais ? Voilà certainement pourquoi les consommateurs voudraient avoir le contrôle sur leurs données. Et voilà pourquoi l’attitude un peu «légère» de Google sur la question est pointée du doigt ici. Pour nous rassurer, Google affirme que cette pratique sera prochainement modifiée.