Il y a un an, TCL avait de grandes ambitions pour sa filiale en téléphonie mobile, TCT (TCL Communication Technology). La marque Alcatel se portait plutôt bien. La firme profitait d’une certaine effervescence suite à la signature de la licence d’exploitation de la marque BlackBerry. Et le groupe comptait même relancer la marque Palm, racheté à HP quand l’Américain s’est désengagé de la téléphonie grand public.
BlackBerry KEYone
Un manque de dynamisme...
Un an plus tard, il faut avouer que, de notre point de vue, rien ne va vraiment. Le catalogue 2017 d’Alcatel ne compte que des modèles milieu de gamme sans grand intérêt. Même l’Idol 5S est loin d’assumer son rôle de porte-étendard avec une configuration bien en dessous de celle de l’Idol 4S (et même assez proche de celle de l’Idol 4).
Du côté BlackBerry, là où TCL a placé une grande partie de ses espoirs, le KEYone a bénéficié de bonnes notes auprès des journalistes, mais n’a pas séduit les consommateurs. Pour preuve, BlackBerry est obligé de reporter de 2 ans (au moins) la fin du support de BBOS et BB10 pour accompagner les entreprises le temps qu’elle fasse évoluer leur parc de terminaux. Le Motion n’est arrivé que récemment. Il est donc difficile de se prononcer sur son succès, ou non. Quant à Palm, nous attendons encore de voir quelque chose de concret.
... qui coûte très cher
Résultat, TCT est en chute libre. Selon un article publié par nos confrères chinois de Caixin, TCT aurait vendu 21 millions de smartphones sur le premier semestre 2017, soit 36 % de moins que sur la même période en 2016. Le chiffre d’affaires, quant à lui, baisse de 26 % pour atteindre les 6,87 milliards de yuans (880 millions d’euros). Les pertes nettes sur cette période s’élèvent à 852 millions de yuans (109 millions d’euros).
Bien sûr, la concurrence est largement citée par les dirigeants de TCT pour expliquer cet impair. Mais il semble que cela ne soit pas qu’une question conjoncturelle. Le management semble aussi être mis en cause. En effet, selon un document provenant de TCL et envoyé aux autorités de régulation boursières chinoises, le groupe a signé en octobre la vente de 49 % du capital de TCT à un groupe de trois investisseurs.
Trois actionnaires pour relancer TCT ?
Il s’agit d’Unigroup, structure liée au fondeur Spreadtrum, et de deux fonds d’investissement, Vivid Victory Development et Yunnan Metropolitan Construction Investment. Le montant de la transaction s’élèverait à 490 millions de dollars hongkongais, soit 52 millions d’euros. Le but serait d’intégrer au sein de la filiale des ressources externes qui aideront TCT à renouer avec le succès. Notez que la valorisation de la filiale a été divisée par 7 entre le moment de son entrée en bourse et cette opération financière.
Il n’est cependant pas question pour TCL de s’écarter de la téléphonie mobile. Dans une interview accordée à nos confrères, Li Dongsheng, le président de TCL, affirme que le téléphone et la télévision sont deux produits avec de nombreux points communs. Et même si la filiale perd de l’argent, pas question d’abandonner. Reste à savoir comment cela va se concrétiser. Réponse, peut-être au Mobile World Congress.