Tout savoir sur : Apple confirme contrôler la fréquence des chipsets des vieux iPhone
Ça sent le recours collectif à plein nez ! Car Apple vient de confirmer avoir sciemment baissé la fréquence des iPhone dont la batterie montre des signes d’usure. Rappelons que cette affaire a émergé la semaine dernière quand un utilisateur de Reddit s’est étonné que son iPhone 6S lui semblait très lent alors que celui de son frère, un iPhone 6 Plus dont la batterie venait d’être changé était bien plus rapide. Depuis, des tests techniques ont été faits, notamment par Geekbench, confirmant l’hypothèse : Apple baisse la fréquence des processeurs des iPhone dont l’usure de la batterie est avancée.
Apple iPhone 6S
Une fonctionnalité
Dans un message officiel, relayé par nos confrères de CNET, la firme de Cupertino confirme donc cette pratique. Elle explique que son but est d’assurer à chaque utilisateur la meilleure expérience possible et d’allonger la durée du produit autant que faire se peut. Elle indique que les batteries ne tenant plus suffisamment la charge peuvent provoquer des extinctions du smartphone si le chipset sollicite trop d’énergie. Afin de prévenir ce désagrément, Apple a décidé d’intégrer une «fonctionnalité» qui baisse la vitesse du chipset.
Les iPhone SE, 6, 6S, 6 Plus et 6S Plus sont donc soumis à cette fonctionnalité depuis l’année dernière, grâce à la mise à jour 10.2.1 qui réglait, comme par enchantement, les problèmes de batteries de la génération 6. Récemment, les iPhone 7 et 7 Plus le sont aussi depuis la mise à 11.2. Les générations suivantes le seront au fur et à mesure. Voilà donc une confirmation rondement menée. D’autant plus que les MacBook Air sont aussi soumis, depuis bien plus longtemps encore, à cette même règle. Conclusion : changer la batterie du mobile reste la meilleure solution pour retrouver de bonnes performances.
Pas assez de transparence
Il y a deux notions importantes dans cette histoire. La première est l’absence d’information. Comme nous le disions dans notre précédent article sur le sujet, Apple prend des décisions impactantes pour tous ses utilisateurs, mais refuse d’en parler ouvertement. C’est, pour nous, le principal problème récurrent. Et il est étonnant qu’Apple n’apprenne pas à adopter plus de transparence avec le temps (au moins, il n’y a plus les fins de non-recevoir de Steve Jobs quand une critique était émise sur l’iPhone).
La seconde notion est l’obsolescence. Apple lutte-t-elle vraiment contre elle en réduisant la fréquence des chipsets de ses smartphones ? Oui et non. Oui, parce que le téléphone est utilisable plus longtemps. Cela répond d’ailleurs à la politique de mise à jour des terminaux sur plusieurs années (3 en moyenne, voire 4). Une politique que nous rappelons souvent quand les constructeurs du parc Android n’atteignent jamais cette durée.
Quel impact sur le marché de l'occasion ?
Et non, parce que les consommateurs qui subissent ces ralentissements auront envie de changer de mobile. Et ça, c’est bon pour le business. D’autant plus que, grâce à cette information, le marché de l’occasion, jusqu’à maintenant très actif (où les iPhone sont très bien cotés), va certainement en prendre un coup. Comment un propriétaire d’iPhone 6S arrivera-t-il à revendre son mobile pour s’acheter un iPhone 8 ou X, maintenant qu’il est désormais reconnu que l’usure des batteries les rend moins performants ?
Il apparait donc évident que l’effet de cette «fonctionnalité» aura une incidence sur la vente de terminaux neufs. Sans oublier celle des batteries de rechange... Enfin, revenons à notre question du tout début d’article : y aura-t-il un recours collectif (au moins aux États-Unis) après toutes ces révélations ? Ce n’est pas impossible.