Wiko est désormais une filiale à 100 % du constructeur chinois Tinno

Wiko, qui appartenait déjà à 95 % à Tinno, devient une filiale à part entière de l'industriel chinois. Son président, James Lin, devient patron de la marque. Il ambitionne d’importer celle-ci dans les pays où elle est encore absente, comme en Chine.

La Rédac LesMobiles - publié le 08/02/2018 à 18h00
Wiko est désormais une filiale à 100 % du constructeur chinois Tinno

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Nous savions que Wiko, marque marseillaise, et Tinno, industriel chinois, étaient deux partenaires très proches. D’ailleurs, le constructeur chinois était déjà l’actionnaire principal de la marque française. Sa part dans le capital de cette dernière atteignait déjà les 95 %. C’est donc assez naturellement que Tinno a acquis les 5 % restant auprès des actionnaires historiques de la société, devenant ainsi une filiale à 100 % du groupe asiatique.

Tinno aux commandes

Présentée comme une fusion, cette opération tient plus de l’absorption pure et simple. Elle aura plusieurs conséquences. La première est un changement à la tête de l’entreprise. James Lin, président de Tinno, devient président de Wiko. Laurent Dahan, fondateur de la marque, devient vice-président sénior (il devrait d’ailleurs conserver la gestion opérationnelle de l’entreprise). Michel Assadourian, ex-directeur général, et Julien Heang, directeur financier, prennent chacun un poste de vice-président et complètent le comité exécutif de Wiko.

Le fait que James Lin passe d’actionnaire majoritaire à président traduit le fait qu’il prendra les décisions stratégiques, même si, dans le communiqué de presse de Wiko, il y est dit qu’il y aura deux « copilotes » dans l’avion. Cependant, Laurent Dahan n’étant plus actionnaire, il lui sera difficile d’imposer son avis en cas de désaccord...

Direction la Chine

Seconde conséquence pour Wiko : l’expansion internationale vers des marchés que la société ne touche pas encore. Notamment, la Chine. Un drôle de choix à l’heure où le premier marché mondial de la téléphonie enregistre une baisse annuelle en volume et où les marques déjà établies regardent justement ailleurs pour trouver des relais de croissance. Pourtant, James Lin y croit et veut faire de Wiko « une marque emblématique dans le monde entier ». Rares sont les marques françaises à s’installer en Chine. Nous serons curieux de savoir si les consommateurs locaux adhèrent.

Deux autres points ne sont pas abordés dans le communiqué. D’abord, les conséquences de ce rapprochement pour les équipes de Wiko. La marque compte aujourd’hui plus de 500 collaborateurs dans le monde. Y aura-t-il des changements d’organisation ? Certainement. Des suppressions de postes ? Nous espérons évidemment que non. Mais rares sont les rachats qui ne sont pas suivis ensuite par un rétrécissement des équipes.

Quelle conséquence sur les mobiles ?

Second point : la stratégie produit. Nous avons vu Wiko, tout au long des sept années écoulées depuis sa création, s’appuyer principalement sur les segments low-cost, tout en ayant parfois un peu plus d’ambition. Nous nous souvenons par exemple de la gamme Highway (avec un étonnant Highway 4G) et plus récemment le WIM (dont le test est à relire ici). Mais face à une concurrence chinoise très agressive (Meizu, Honor, OnePlus et bientôt Xiaomi), cette montée en gamme était peut-être nécessaire, mais laisse aussi entrevoir un peu trop de réserve. Le succès n'a pas été au rendez-vous pour le numéro deux du marché en France qui comptait beaucoup sur le WIM pour passer à une nouvelle étape dans son développement.

Dans cette situation, James Lin veut-il arrêter de titiller les segments premium ? Ou au contraire, veut-il monter en gamme plus régulièrement ? Là encore, beaucoup de questions et peu de réponses. Nous en aurons certainement lors du MWC 2018 où Tinno et Wiko organiseront une conférence de presse pour présenter leurs nouveaux smartphones.

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