Tout savoir sur : Google bannira du Play Store les versions d’Android non certifiées
Vous le savez certainement : il existe plusieurs versions d’Android. La version la plus répandue est AOSP, ou « Android Open Source Project » sur laquelle s’appuie de nombreux fabricants pour animer rapidement et facilement leurs terminaux. Il y a la « version » que Google utilise dans les Pixels et auparavant les Nexus. Une version légèrement modifiée au niveau cosmétique existe également pour les Android One et les Android Go. Les Nokia et les Moto notamment sont basés dessus.
Des versions customisées dans tous les sens
Il y a également les versions avec surcouche, servies par les constructeurs qui veulent créer la différence avec l’interface de leurs terminaux : Samsung Experience (ex Touchwiz), LG UX, HTC Sense, Asus ZenUI, Sony Xperia UI, etc. Ce sont des versions d’Android où les modifications concernent surtout l’interface et les applications. Et enfin, il y a les ROM customisées, comme EMUI, MIUI, FlymeOS, Paranoid Android, Lineage OS (ex Cyanogen OS), etc. la plupart sont utilisés en Chine où les services Google sont inaccessibles.
Bientôt plus de Google Play sans certification !
Avec autant de « branches» d’Android (nous ne parlons pas des versions, comme Oreo, Nougat, Marshmallow, etc.), Google a la lourde tâche de créer un système d’exploitation et des services connectés simples et sécurisés. Cela amène parfois la firme de Mountain View à prendre quelques décisions lourdes de conséquences. En voici une justement, relevée par Android Police et confirmée par l’intéressé : l’accès aux applications du pack Google Play Services ne sera autorisé qu’aux terminaux qui seront certifiés.
Montrer pattes blanches
D’abord, qu’est-ce qu’un mobile certifié ? Il s’agit d’un mobile dont la version d’Android n’a pas été agréée par Google. Vous le savez aussi : quand un constructeur souhaite vendre un mobile avec la suite Google Play Services, il doit demander l’autorisation à Google, soumettre la ROM qui animera le mobile et obtenir une certification ; quand il veut mettre à jour un mobile certifié, il doit envoyer à Google sa nouvelle ROM pour conserver sa certification.
Quand un mobile n’est pas certifié, il n’est généralement pas équipé de Google Play. Pour l’avoir, il faut en passer par une archive qui installe l’application. Les propriétaires d’un smartphone Meizu MX3, ou de bien d’autres smartphones chinois, doivent savoir de quoi nous parlons. Car les services Google y étant indisponibles, les ROM ne sont pas certifiées. Jusqu’à présent, Google acceptait la connexion à un compte Google d’un smartphone non certifié. Demain, ce ne sera plus le cas.
Pas de certification, pas d'applications
Dans les faits, cela veut dire que les usagers de mobiles certifiés pourront se connecter à leur compte Google pour accéder aux applications de la firme : Gmail, Search, Maps et surtout le Play Store. Les autres non. Et cela vaut aussi bien pour les mobiles avec une ROM d’origine non certifiée, les mobiles avec une ROM certifiée, mais avec le bootloader débloqué et les mobiles avec une ROM customisée. Pour eux, pas de Play Store, et pas d’applications ni de contenus. Or, un smartphone sans application, c’est un peu inutile.
Android Police explique qu’il est possible de contourner le problème. En se connectant à un site spécifique de Google, un utilisateur peut récupérer un identifiant unique. Cet identifiant est associé au téléphone et il est stocké dans l’OS. Si vous effectuez un formatage avec retour aux configurations d’usine, vous perdez l’identifiant et vous devez en redemander un autre. Sachez que le nombre d’identifiants associés à un même compte Google est limité à 100. C’est une procédure assez simple, mais qui n’est pas anodine non plus.
Juste une question de sécurité ?
Pourquoi Google effectue-t-il cela ? Pour plusieurs raisons. Officiellement, c’est pour garantir un meilleur niveau de sécurité et offrir une expérience qui soit la même pour tous. Officieusement, c’est pour forcer la main des constructeurs récalcitrants à certifier systématiquement leurs terminaux. Il y aura deux autres conséquences dont la firme ne s’émeut pas : la baisse d’intérêt pour les ROM customisées comme Lineage OS, même si cela concerne peu de monde, et pour les importateurs de terminaux, comme Gearbest ou Aliexpress. Pour certains acteurs chinois, cela se résumera à avoir deux versions d’un même mobile. C’est déjà le cas pour Xiaomi qui a adopté Android One pour les terminaux internationaux (Mi A1). Les autres devraient lui emboiter le pas.