Nous l’avons déjà évoqué dans nos colonnes : les nouvelles conditions économiques de la téléphonie mobile et particulièrement difficile si une marque n’arrive pas à atteindre un certain volume de ventes lui permettant d’investir aussi bien dans le matériel que le logiciel. Pourquoi ? Parce que les marges sont très faibles et que les frais fixes d’une entreprise sont très lourds. Il faut donc jouer sur tous les leviers possibles pour optimiser les ressources : négociations sur les matières premières, recherche et développement pour imaginer de nouvelles innovations, contrats de distribution et service après-vente.
Un coût très lourd à supporter
Le développement logiciel est une part importante et souvent méconnue des frais d’un constructeur. Car, créer une interface coûte cher. Et Google met à jour son système d’exploitation « au moins » une fois par an. Même si le constructeur prend à l’identique AOSP, il lui faut faire des modifications pour adapter le logiciel aux composants, sans oublier la compatibilité avec les bandes de fréquence des opérateurs. En outre, après avoir vendu un téléphone, il faut maintenir le téléphone : envoyer des mises à jour aux utilisateurs pour passer d’une version à une autre, ou, au moins, appliquer les patchs de sécurité.
Interface Sony sur le Xperia XZ2
Certains constructeurs ont pris le parti de ne pas prendre en charge la partie liée au logiciel pour se concentrer sur la partie matérielle (et commerciales). C’est le cas de Nokia par exemple qui propose non seulement une interface très proche d’AOSP, mais qui a même inclus tous ses mobiles aux programmes de Google, Android One et Android Go. Même son flagship, le Nokia 8 Sirocco. Pour d’autres, il faut développer les applications, les interfaces et les composants. C’est le cas de Sony. Mais cela ne durera logiquement pas.
Bientôt un Android AOSP chez Sony ?
Car Sony a décidé de ne plus investir dans son interface Xperia UI. L’information a été confirmée cette semaine sur les réseaux sociaux par l’équipe en charge du programme beta du lanceur d’applications. Dans le message adressé à la communauté, l’équipe explique que le lanceur ne bénéficiera plus à l’avenir de nouvelles fonctionnalités, mais uniquement de correctifs pour les bugs éventuels. La version 11.3.A.0.17, en cours de validation chez Google, se concentre justement sur l’amélioration de l’expérience.
Le porte-parole explique qu’il s’agit d’une décision « business ». Comprenez que Sony coupe les budgets partout où il est encore possible afin de revenir à la rentabilité de son activité. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que Sony présente avant la fin de l’année un smartphone exempt d’interface customisée. Voire même un mobile sous Android One.