Tout savoir sur : Apple contre Qualcomm : une résolution du conflit avant fin 2018 ?
Maintenant que Qualcomm ne craint plus pour son indépendance, puisque l’offre publique d’achat de Hock Tan (Broadcom) a tout simplement été invalidée par le président américain Donald Trump, Qualcomm peut se concentrer sur deux sujets très importants pour rassurer les investisseurs et les analystes de Wall Street. D’abord préparer l’arrivée imminente de la 5G, le prochain relais de croissance de toute l’industrie liée à la téléphonie. Ensuite, reconfirmer son modèle économique mis en cause par l’affaire « Apple ».
Une affaire titanesque...
Comme vous le savez, Apple et Qualcomm s’affrontent judiciairement depuis qu’il a été découvert que les deux entreprises entretiennent des relations commerciales interdites. Depuis, le torchon brule. La firme de Cupertino accuse Qualcomm d’abuser commercialement de certains brevets pour forcer la main des constructeurs à acheter ses modems.
Une position dominante qui a attiré l’intérêt de certains régulateurs, notamment européens. Et Qualcomm affirme qu’Apple n’a pas payé toutes ses factures (une ardoise comprise entre 2,5 et 4,5 milliards de dollars) et qu’elle utilise dans ses iPhone des technologies et des brevets dont son client n’a pas payé les droits d’utilisation (plus précisément, elle refuse de les payer au prix indiqué).
Mais Paul Jacobs, alors PDG de Qualcomm, estimait l’année dernière que ce conflit se terminerait autour d’une table de négociation et non devant les tribunaux. Et c’est peut-être effectivement ce qu’il se passera. Dans un article de Bloomberg, certains analystes affirment que les deux sociétés pourraient trouver un accord, visant à cesser les hostilités aussi bien aux États-Unis que dans d’autres pays. Et cette négociation pourrait se terminer avant la fin de l’année.
... et particulièrement complexe
Pourquoi les deux entreprises pourraient-elles souhaiter négocier l’une avec l’autre ? Parce qu’aucune des deux ne souhaite déballer son linge sale sur la place publique et laisser une cour de justice prendre une décsion qui pourrait bien être très défavorable à l’une comme à l’autre. En outre, l’affaire est si complexe que sa résolution pourrait ne jamais avoir lieu. La bataille que mènent les deux géants concerne une cinquantaine de plaintes différentes (sur des sujets parfois très différents), déposées auprès de seize tribunaux dans six pays, dont la Chine, l’Allemagne et les États-Unis.
Dans certains cas, Qualcomm tente de faire interdire la vente de certains iPhone. Dans d’autres, Apple tente de faire invalider les brevets de Qualcomm. Il existe un risque significatif que l’une de ces cours de justice prenne rapidement parti pour l’une ou l’autre des causes. Et dans les deux cas, cela serait préjudiciable pour l’une ou l’autre des entreprises. Ce qui pourrait finalement les amener à négocier entre elles, avec un gros chèque et des avantages à la clé.