ZTE a encore du chemin à faire avant de revenir à sa position du tout début d’année. Pendant plusieurs mois, la firme chinoise, qui a contourné un embargo américain sur la Corée du Nord et l’Iran et qui n’a pas mis en œuvre toutes les mesures demandées suite à cette découverte, a été bannie de l’écosystème économique et technique des États-Unis. Cela veut dire qu’elle ne pouvait plus acheter de produits chez Qualcomm (qui représente le tiers de ces ressources en composant) ou de licence d’exploitation chez Google, Intel, Oracle ou encore Microsoft pour Android et Java. ZTE a même fermé temporairement les portes de ses usines.
Récemment, le gouvernement américain a accordé le retour de ZTE dans son écosystème (contre amende, supervision et compensations économiques). Est-ce trop tard ? Certainement pas. Mais force est de constater que les dommages sont lourds. Selon les résultats semestriels de la firme, les pertes nettes enregistrées pour la première moitié de l’année 2018 s’élèvent à 944 millions d’euros. ZTE estime les pertes engendrées par ses sanctions comprises entre 880 millions et 1,13 milliard d’euros. Sans parler de la réputation que la société aura. Réputation qui ne cesse de baisser, car l’Australie vient d’émettre un avis affirmant, comme au Canada et aux États-Unis, que les équipements de ZTE présentent un risque pour la sécurité nationale.
Le modèle du retour en grâce ?
Cependant, ZTE estime être en mesure d’être profitable cette année, car l’activité a repris son cours durant l’été. Les usines tournent à plein régime selon un porte-parole officiel. Et des produits arriveront pour assurer le chiffre d’affaires. Des produits tels que l’Axon 9 Pro, présenté cette semaine à l’IFA de Berlin. Ce n’était pas une surprise, puisqu’un teaser, accompagné de rumeurs, avait éventé l’événement. L’Axon 9 Pro est d’ailleurs, sur le papier, un porte-étendard assez classique, qui reprend, avec quelques mois de décalage, les grandes tendances de la téléphonie haut de gamme : Snapdragon 845, coque minérale, écran à encoche, etc.
L’Axon 9 Pro est le successeur de l’Axon 7s, sorti il y a un an et demi, et est le concurrent direct du Mi 8 de Xiaomi ou du OnePlus 6. C’est une proposition très cohérente qui sera lancée en Europe dès le mois prochain au prix de 649 euros, soit celui du OnePlus 6 en version 8 Go. Quelle est donc cette proposition ? Un châssis étanche en verre minéral et en métal (certification IP68). Un grand écran AMOLED et Full HD+ de 6,1 pouces (format 18,7/9e avec encoche) et un Snapdragon 845 de Qualcomm accompagné de 6 Go de RAM et 64 Go de stockage dans sa version internationale (une version chinoise avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage est également annoncée).
Le porte-étendard typique
Quoi d’autre ? Un double capteur photo 12+20 mégapixels avec stabilisateur optique, objectif ouvrant à f/1.7 et autofocus à détection de phase, sans oublier le flash, bien sûr. Une webcam de 20 mégapixels avec objectif ouvrant à f/2.0. Une batterie de 4000 mAh compatible Quick Charge 4.0 et chargement sans fil (norme Qi). Double haut-parleur et chipset audio hi-fi compatible Dolby Atmos. Connectivité complète. Deux ports nano SIM. Port microSDXC compatible avec les cartes jusqu’à 2 To. Lecteur d’empreinte digitale à l’arrière. Android 8.0 Oreo dans sa version AOSP (la ROM MiFavor 6.0 ne serait proposée qu'en Chine). Coprocesseur de cryptage pour les données sensibles. Voilà une très belle proposition de la part de ZTE. En espérant qu’elle arrive vite sur les étals, car elle a déjà perdu assez de temps. Et il serait dommage qu’elle tarde encore.