Tout savoir sur : Les artistes peuvent maintenant ajouter leurs morceaux sur Spotify
Le streaming musical est la principale source de revenus des artistes, des labels et des maisons de disque. Et cela fait plusieurs années. Cette année ne fait évidemment pas exception comme le confirme l’étude semestrielle de la RIAA (l’association américaine de l’industrie phonographique) : le streaming représente 75 % des revenus de la musique au premier semestre 2018 aux États-Unis, contre 12 % pour les téléchargements, 10 % pour les ventes physiques et 3 % pour les revenus annexes.
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Cela représente 3,4 milliards de dollars (dont 2,5 milliards en provenance des services payants), sur les 4,6 milliards de dollars du marché américain global qui progresse de 10 % (grâce à une hausse de 48 % des revenus du streaming). Des chiffres qui ne font que valider le modèle économique choisi par Apple (le tout payant). Un modèle que les artistes plébiscitent évidemment, puisque chaque chanson jouée leur rapporte plus. C’est ainsi que Tidal et Apple Music ont réussi à convaincre certains artistes de leur confier l’exclusivité (temporaire ou permanente) de certaines chansons.
Spotify, premier acteur mondial en nombre d’utilisateurs (et même en nombre d’abonnés), joue sur les deux tableaux : un abonnement à 10 euros par mois et un accès gratuit avec quelques restrictions. Restrictions qui ne sont pas du goût des maisons de disque et de certains artistes. D’où une difficulté, paradoxale, de Spotify de signer des exclusivités. Cependant, il n’y a pas que les maisons de disque et les labels dans la vie. Il y a aussi cette masse considérable d’artistes indépendants et sans contrat. Un vivier actif sur YouTube notamment, mais que Spotify compte bien s’approprier.
... chez les artistes qui n'ont pas de maison de disque
La firme finlandaise a donc dévoilé un nouveau service à destination des artistes : la possibilité d’ajouter eux-mêmes leurs morceaux dans la base de données du service. Quelques minutes suffisent à soumettre un morceau qui sera ensuite analysé par Spotify pour s’assurer que le morceau ne viole aucun droit d’auteur. L’artiste contrôle les données afférentes à son morceau, ainsi que sa mise à disposition. Et surtout il touche 50 % des revenus générés par le morceau et 100 % des royalties. L’argent est versé directement à l’artiste, sans passer par un quelconque label. Voilà qui devrait attirer l’attention.
Le service, qui place Spotify dans la position d'un label ou d'un producteur musical (comme cela avait été suggéré précédemment), est aujourd’hui en version beta sur invitation. Mais si les artistes et la plate-forme de streaming valident cette période de test, cela sera étendu à tous les musiciens, chanteurs et groupes à travers le monde. Un contenu qu’Apple, Deezer, Tidal et autre Amazon n’auront pas.