MediaTek fait dans l’opportunisme. Si cela n’a pas toujours été évident, notamment quand le fondeur taïwanais a développé une gamme de chipsets qui prônait davantage l’adaptabilité (avec des chipsets dont les cœurs étaient séparés en trois ensembles et non plus deux) et non la performance pure (qui était davantage le créneau de Qualcomm), cela paraît plus fragrant ces derniers jours.
Remplacement express
Fin octobre, le fondeur a présenté son nouveau chipset « milieu de gamme premium » (segment sur lequel vous retrouvez en face les Snapdragon 660 et 710). Ce composant s’appelle le Helio P70 et il succède naturellement au Helio P60 dont il reprend en très grande partie la fiche technique. Rappelons que le P60 ne date que du début de l'année 2018 puisqu'il avait fait l'objet d'une présentation lors du Mobile World Congress de Barcelone.
Pourtant ces changements sont présentés par la firme comme suffisants pour répondre à tous les besoins. Le discours marketing de MediaTek présente le P70 comme une réponse à toutes les problématiques actuelles de la téléphonie : e-sport, intelligence artificielle, photographie multi-capteur, reconnaissance biométrique, autonomie et performance, etc. De quoi draguer le plus largement possible.
Tout était déjà dans la recette initiale
Mais, ce Helio P70 sent le réchauffé. Car, hormis une augmentation de la fréquence de fonctionnement et certainement quelques optimisations logicielles, le P70 est un clone du P60. Gravure en 12 nm (chez TSMC). Quatre cœurs Cortex-A73 (cadencés maintenant à 2,1 GHz). Quatre cœurs Cortex-A53 (toujours cadencés à 2 GHz). Un GPU triple-core ARM Mali-G72 MP3 (cadencé désormais à 900 MHz). MediaTek promet que cela offre au P70 de 10 % à 30 % de performance pour les applications d'intelligence artificielle.
Compatibilité LPDDR4X pour la RAM (jusqu’à 8 Go avec une fréquence toujours fixée à 1,8 GHz), UFS 2.1 et eMMX 5.1 pour le stockage. Prise en charge des écrans Full HD+ (jusqu’à 2400 x 1080 pixels). Modem intégré LTE catégorie 7/13. Et prise en charge des capteurs photo jusqu’à 32 mégapixels en configuration simple ou 24+16 mégapixels en configuration double (contre 20+16 mégapixels précédemment). Rien de bien révolutionnaire donc. D’autant plus que MediaTek exploitait exactement les mêmes arguments pour présenter le P60.
Le chipset est bien évidemment d'ores et déjà disponible pour tous les constructeurs qui souhaitent l'intégrer à leurs futurs smartphones. Les premiers modèles équipés devraient arriver avant la fin du mois de novembre.