Tout savoir sur : Les analystes financiers dégradent leur recommandation sur Apple
Le vent se rafraichie du côté de Cupertino. Car Apple est chahutée sur le marché de la téléphonie mobile, mais aussi sur les marchés financiers. Les analystes estiment de plus en plus que la stratégie de la firme, parfaitement pensée en 2007 (par un Steve Jobs visionnaire), n’est aujourd’hui plus adaptée à un marché où la croissance est nulle, voire négative. Certains analystes ont même révisé à la baisse l’objectif de prix de l’action, à 200 dollars, ce qui est bien en dessous de la moyenne (232 dollars). À l’heure où nous écrivons ces lignes, le titre vaut 177 dollars sur le NASDAQ (le marché des valeurs technologiques à la bourse de New York), perdant un peu plus de 4 % de sa valeur en une journée.
Un nouveau rapport fait plonger Apple en bourse
Le dernier avis d’analyste dans ce sens provient de la banque HSBC, dont le rapport est cité par la chaîne américaine CNBC. Ce n’est pas le premier. Il rejoint celui de Rosenblatt, de Bank of America, de Wells Fargo, de Nomura ou encore de la très renommée Goldman Sachs. Mais c’est le rapport de HSBC qui fait le buzz sur les marchés financiers.
Dans ce dernier, les analystes estiment que la croissance d’Apple en hardware (mobile, tablette et PC) n’est soutenue que par l’augmentation du prix de vente. Le modèle économique, basé sur le développement d’un produit très désirable (et très cher), fonctionne bien en période de croissance. Mais si le marché est saturé, comme c’est le cas aujourd’hui, les perspectives de croissance sont moins bonnes. La faible croissance d’Apple en volume sur le troisième trimestre en est la preuve.
Se recentrer sur la valeur ?
L’analyse de HSBC reflète d’ailleurs les nombreuses fuites sur les ventes des trois derniers terminaux de la firme, lesquelles ont été reprises jusqu’à des grands quotidiens économiques mondiaux, comme le Wall Street Journal. Nous pouvions y lire en novembre qu’Apple aurait demandé à ses sous-traitants de baisser la production d’iPhone sur la fin de l’année et le début d’année prochaine, anticipant une demande plus faible qu’attendu. Cela a également eu une incidence sur le cours et la confiance des analystes.
Et le fait que la firme de Cupertino se refusera désormais de communiquer le nombre de téléphones vendus (restera uniquement le chiffre d’affaires) n’arrange rien. Bien sûr, l’idée d’Apple est logique : elle essaie d’éloigner le débat de la donnée « volume » pour se concentrer sur celle de la « valeur » (ça doit rappeler quelque chose à Sony). Et donc de la marge et du bénéfice, deux de ses points forts dans ses rapports financiers.
Moins d'avis positif sur le titre
Depuis la rentrée, et notamment depuis le lancement des nouveaux iPhone d’Apple et les études confirmant la perte de sa deuxième place au rang mondial au profit de Huawei, les avis mitigés se multiplient. Sur 47 recommandations émises par les principales banques d’affaires, le nombre de recommandations à l’achat est de 23 (contre 28 il y a six mois). 21 recommandent de conserver sans acheter davantage (contre 15 auparavant) et 3 estiment qu’il faut vendre (contre 1). Il y a six mois, 3 analystes estimaient que les porteurs de titres devraient renforcer leur position (c’est à dire acheter, même quand on est déjà porteur de l’action). Il n’y en a plus aucun aujourd’hui.