Ce n’est pas la première fois qu’une marque de téléphone mobile disparaît. Mais, même si l’histoire est généralement la même (pas assez de ventes de produits pour payer les factures), l’information est toujours triste. Nous apprenons en ce début de semaine la disparition (très prochaine) de la marque Yota, information publiée par un quotidien des iles Caïmans et relayée par le site d’information russe Cnews.ru.
Défaut de paiement
La société aurait donc été placée en cessation de paiement par la Cour suprême des Iles Caïmans où la maison-mère était basée. Deux liquidateurs ont été nommés pour vendre les derniers actifs et dégager des fonds pour payer une partie des dettes. Cette cessation a été ordonnée suite à une plainte déposée par l’un des fournisseurs de Yota. Ce dernier s’appelle Hi-P Electronics. Il fournissait à Yota les fameux écrans e-ink placés au dos des terminaux. Et la plainte, déposée à Singapour, concerne des factures impayées par Yota d’une valeur de 1 million de dollars.
Yotaphone 3
Dans l’article du site Cnews, il s’avère que le conflit entre Hi-P Electronics et Yota remonte à 2015. Le fabricant singapourien avait déposé plainte il y a quatre ans contre Yota pour non-respect des obligations de commande minimale de composants. Le montant demandé par le fournisseur était alors de 126 millions de dollars. Une négociation avait alors eu lieu entre Hi-P Electronics et le fonds d’investissement Telconet, alors actionnaire de Yota, pour ramener la somme à verser à 17 millions de dollars. Mais l’arrêt des hostilités n’était que provisoire.
Une bonne idée mal commercialisée
Originaire de Russie, associée à la propagande antiaméricaine locale (le gouvernement souhaitait alors promouvoir le développement d’une branche d’Android dépourvue des services Google), Yota s’est fait connaître avec le premier Yota Phone en 2012. Premier téléphone à sortir avec écran e-ink dans le dos, il a mis plus d’un an à sortir globalement. Ce qui a grandement réduit son potentiel commercial, malgré sa particularité ergonomique unique.
Il a été suivi fin 2014 par un second modèle, puis en 2017 d’un troisième modèle. Copié par des constructeurs chinois, comme UMI et Oukitel, Yota est tombé peu à peu dans l’oubli. D’ailleurs, le manque d’information (ou de fuite) concernant la marque était un signe qu’il ne fallait pas trop attendre une quatrième génération.