Vous le savez certainement : Samsung n’est pas que le leader mondial du marché des smartphones. La firme coréenne est également le premier producteur mondial de barrettes de mémoire flash. Ces barrettes sont utilisées pour le stockage, mais aussi la RAM des smartphones. Samsung est donc leader de ce type de composants, devant son compatriote SK Hynix, l’ancienne division de Toshiba, rachetée par un fonds d’investissement, ou encore l’Américain Micron.
Des profits qui baisseront de moitié ?
En tant que leader mondial, la firme coréenne fournit de nombreux fabricants de smartphones, dont les concurrents de Samsung Electronics. Nous parlons notamment de Huawei qui est son plus gros client. Mais quand ce plus gros client voit toute son activité vaciller parce qu’il est dans l’incapacité de s’alimenter en technologie américaine, comme ce fut le cas pour Huawei depuis la mise en place par Washington de l’embargo à son encontre (embargo qui pourrait être allégé), c’est toute la chaîne logistique qui est touchée.
Selon un article de Reuters, l’impact financier pour Samsung de l’arrêt des échanges commerciaux avec Huawei devrait se ressentir dans quelques jours. En effet, la firme coréenne devrait présenter demain ses résultats prévisionnels pour le second trimestre 2019. Et selon les analystes interrogés par l’agence de presse, le résultat d’exploitation de la firme pourrait avoir baissé de moitié, atteignant son plus bas niveau depuis trois ans.
Rappelons que les bénéfices de Samsung proviennent majoritairement de la vente de composants (alors que le chiffre d’affaires est encore à moitié réalisé par les smartphones). Si les ventes de composants baissent, c’est toute l’entreprise qui en pâtit. Une situation qui a une autre conséquence : puisque Huawei achetait moins, les stocks de composants ont donc augmenté. Pour écouler ses stocks, Samsung pourrait être obligé de baisser drastiquement ses prix, entrainant bien sûr une baisse du chiffre d’affaires, mais aussi une baisse des marges (et des profits).
Le gain sur la vente de smartphone ne compensera pas
Samsung aurait pu contrebalancer cette baisse grâce à une autre conséquence de l’embargo contre Huawei : puisque cette dernière ne peut plus proposer ses téléphones, les consommateurs achèteront davantage de mobiles de la concurrence. Or, Samsung ne serait pas le seul à profiter des vases communicants. Selon un analyste interrogé par Reuters, le gain pour Samsung pourrait ne représenter que 37 millions d’unités supplémentaires. Un chiffre à comparer avec les 292 millions de mobiles que Samsung a vendus en 2018 et les 205 autres millions que Huawei a distribués.
À cela s’ajoute également le conflit entre la Corée du Sud et le Japon, ce dernier ayant pris la décision de limiter l’exportation vers le premier de biens technologiques. Une situation qui va bien évidemment toucher plus fortement Samsung, position de leader oblige. La présentation financière de demain risque donc d’être compliquée.