Tout savoir sur : Puffin OS : un futur OS basé sur le navigateur Puffin Browser
Le smartphone a radicalement changé nos vies. Communication interpersonnelle. Accès à l’information. Loisir culturel et ludique. Photographie. Travail en situation de mobilité. Etc. Grâce aux applications, le smartphone se comporte comme un ordinateur et adapte son usage aux envies de l’usager. Cependant, la qualité de cette nouvelle expérience dépend beaucoup des qualités intrinsèques du smartphone. Inutile d’attendre les mêmes usages d’un modèle à 150 euros et d’un autre vendu à plus de 800 euros.
Comment améliorer l'expérience en ultra low cost ?
Les consommateurs rencontrent cette problématique dans les pays matures, mais surtout dans les pays en voie de développement. D’abord parce que le budget moyen d’achat d’un smartphone est moins important. Ensuite parce que les réseaux mobiles sont moins denses. Il y a donc une fracture numérique entre ceux qui possèdent un smartphone ambitieux et ceux qui n’en ont pas. Une situation qui concerne plusieurs milliards d’individus.
Des initiatives tentent cependant de réduire cette fracture et d’offrir aux « prochains milliards d’usagers » les atouts de la connectivité. Nous pensons à Android Go, version allégée d’Android développée par Google présenté il y a deux ans et animant plusieurs dizaines de smartphones. Nous pensons aussi à KaiOS, un système d’exploitation presque évolutif, développé pour les feature phones (vous pouvez le retrouver par exemple dans le nouveau Nokia 8110). Nous avons évoqué à plusieurs reprises ce projet soutenu entre autres par Google.
Un navigateur transformé en OS
Une troisième initiative tente de les rejoindre. Il s’agit de Puffin OS, développé par CloudMosa. Cette entreprise, créée en 2010, est plus connue pour son navigateur Web appelé Puffin Browser (les usagers européens l’ont peut-être récemment croisé dans la liste des navigateurs alternatifs à Chrome poussée par Google suite à l’enquête de la Commission européenne pour abus de position de dominante).
Puffin Browser est un navigateur qui fait la part belle au Cloud Computing. Cela veut dire qu’il utilise des outils hébergés à distance pour réduire la consommation de données et accélérer le chargement des pages Web. Il a été téléchargé sur iOS et Android plus de 100 millions de fois. Et il s’est fait connaître en permettant aux utilisateurs d’iOS d’accéder à des applications flash (justement grâce au Cloud Computing).
Les applications hébergées hors du téléphone
En s’appuyant sur cette expérience, CloudMosa a annoncé au printemps son intention de développer un système d’exploitation pour smartphone ultra low cost qui offrirait la même expérience qu’un smartphone vendu 10 fois plus cher (ou plus). Nous vous passons les détails de l’architecture, mais l’idée est la suivante : aucune application n’est hébergée sur le smartphone. Le mobile se connecte à un service Web qui se charge d’être l’interface entre l’usager et les applications à distance. Ce service fait travailler les serveurs où sont hébergées les applications, tandis que le smartphone émet les requêtes et reçoit les réponses.
Le système d’exploitation fonctionnerait sur des mobiles tels que le Nokia 1 ou le Redmi Go. Selon CloudMosa, Puffin OS fonctionne sur un mobile avec un dual-core Cortex-A7, 512 Mo de RAM et 4 Go de stockage. Il serait également capable de gérer les écrans HD+. Une idée théoriquement ravissante et qui fera l’objet d’une campagne de financement participatif très prochainement, à en croire un communiqué déployé cette semaine. Une idée qui nous rappelle quelques OS malencontreux qui n’ont pas réussi à émerger. Nous pensons notamment à Firefox OS de Mozilla dont les fondamentaux étaient proches.
Pas de déconnexion possible
Selon nous, la force du système est aussi son point faible. Oui, le mobile n’a plus besoin de capacité technique pour faire fonctionner des applications lourdes (un peu comme le cloud gaming avec Stadia de Google ou PlayStation Now de Sony). Mais certains usages ne peuvent être qu’en local. Une photo par exemple. Elle doit être capturée, traitée et stockée localement. De même, le service demandera obligatoirement une connexion Internet active en permanence. Que se passe-t-il dans une zone blanche ? Quel débit sera nécessaire pour profiter d’applications un peu plus complexes ? Enfin, quel sera le coût de la virtualisation de toutes les applications d’un smartphone ? Car, il faut de la bande passante pour profiter d’applications sur le cloud.