Voilà un étonnant tour de force de la part de Sony : réussir à rééquilibrer une activité en perte de vitesse, malgré une baisse substantielle des revenus qu’elle génère. Ce n’est pas la première fois que la firme japonaise réalise une telle prouesse, puisque le problème de la rentabilité de Sony Mobile n’est pas nouveau. Cependant, le marché mondial recule (avec une tension concurrentielle plus palpable encore), alors qu’auparavant, il était encore en progression.
Les smartphones à l'équilibre...
Sony Mobile a officialisé ce retour à la rentabilité en présentant, cet été, ses résultats pour son premier trimestre fiscal 2019, s’étalant d’avril à juin (donc le deuxième trimestre calendaire). Sony Mobile a réalisé un chiffre d’affaires de 857,4 millions d’euros, en baisse de 22,85 % en un an. Ceci est notamment dû à la réduction du catalogue de Sony et à l’abandon de certains pays. Le résultat d’exploitation de l’activité est de 8,5 millions d’euros, contre une perte d’exploitation de 92 millions d’euros sur le même trimestre en 2018.
Sony Xperia 1
Ce retour à la rentabilité est donc une très bonne nouvelle, même s’il s’agit du résultat de nombreux sacrifices. Nous avons largement évoqué dans nos colonnes les réductions successives d’effectifs dans les rangs de Sony Mobile, que ce soit au Japon, en Suède ou dans les autres filiales de Sony. Cependant, un retour à la rentabilité est important pour le maintien de l’activité. Rappelons aussi que Sony Mobile a été fusionnée avec la division des produits électroniques grand public (télévision, audio et photo), pour alléger l’organigramme et diluer les éventuelles pertes de la mobilité. Cette division est rentable, même si ce premier trimestre fiscal montre un petit hoquet dans les ventes (notamment en télévision).
... mais pas pour très longtemps
Pour l’ensemble de l’exercice fiscal 2019 (qui sera clôturé fin mars 2020), Sony a légèrement corrigé ses prévisions, dont celles pour sa division mobile. Cette dernière devrait réaliser un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, en baisse de 22 % par rapport l’exercice 2018 (clos en mars dernier). Une baisse due une fois encore à la réduction du catalogue, mais aussi à des ventes un peu plus faibles qu’espérées. Les pertes d’exploitation devraient s’établir à 400 millions d’euros environ (sous-entendant que l’embellie de ce premier trimestre n’est que temporaire). Cela représenterait une réduction de moitié des pertes en comparaison de celles de l’exercice 2018, correspondant au plan annoncé par Sony au printemps dernier.