Tout savoir sur : Embargo Huawei : plus de 130 demandes de licences déposées
La situation tendue entre Huawei et les États-Unis n’est pas encore réglée. Loin de là. D’abord, la guerre commerciale entre Washington et Beijing a repris de plus belle ces dernières semaines, avec de nouvelles taxes sur les importations imposées par chacune des deux parties. Ensuite, Huawei fait toujours partie de la liste des entreprises à qui il est interdit de vendre une technologie (matérielle ou logicielle) d’origine américaine. Cependant, même si elle est très inconfortable, la position de Huawei n’est pas désespérée.
90 jours de plus
D’abord, l’entreprise chinoise a vu cette semaine son autorisation commerciale temporaire prorogée de 90 jours supplémentaires. Cette autorisation, émise au lendemain de l’ajout de Huawei et de toutes ses filiales dans la liste noire américaine, devait initialement permettre à Huawei de continuer de profiter de l’écosystème technologique américain pour ses projets en cours (notamment la mise à jour des terminaux sous Android). La première période devrait s’arrêter fin août. Elle se terminera désormais fin novembre. En espérant qu’une solution plus viable soit trouvée d’ici là.
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Ensuite, Huawei bénéficie du soutien de ses fournisseurs américains qui souhaiteraient reprendre les relations commerciales avec le géant chinois, lequel est désormais numéro 2 mondial de la téléphonie mobile, devant Apple et derrière Samsung. Ce sont 11 milliards de dollars que Huawei a dépensés en 2018. Ces fournisseurs ont créé un lobby pour assouplir les sanctions contre Huawei. Le résultat : Donald Trump a annoncé que Huawei pourra acheter des technologies américaines à condition qu’il ne s’agisse pas de produits sensibles pour la sécurité du pays.
Des dossiers qui s'accumulent
Cependant, pour que Huawei puisse acheter des technologies à un fournisseur, il faut que ce dernier possède une « licence commerciale » que le département américain au commerce doit délivrer. Mais ce dernier n’a encore émis aucune licence, alors que le nombre de demandes est déjà important. Selon Reuters, ce sont plus de 130 dossiers qui ont été déposés auprès de l’administration américaine. Soit 80 de plus que la cinquantaine que le département du commerce avouait avoir reçu en juillet.
Toutefois, détail rassurant, la raison pour laquelle aucune licence commerciale n’a encore été émise n’est pas géopolitique. Comprenez que ce n’est pas Donald Trump qui bloque le processus. Selon Reuters, l’émission des licences est complexe parce qu’elle doit être validée par plusieurs organismes administratifs : département du commerce, département de la défense, etc. Et les échanges entre les différentes agences sont complexes, ce qui ralentit fortement le processus. D'où un leger retard par rapport au calendrier initial. Il suffit donc juste d’être patient.